“Tant que ça tient, on ne va pas mettre sa tête en dessous du pont”
L’appel du SPW pour l’inspection des ponts a rencontré un véritable succès auprès des communes wallonnes. Plusieurs applaudissent même l’initiative.
Publié le 09-03-2023 à 12h49 - Mis à jour le 10-03-2023 à 11h39
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“Pour une fois, je suis très content de la Région !” Interrogé concernant l’appel du SPW pour faire inspecter et cadastrer les ponts communaux, Thierry Champagne, le bourgmestre de Chastre, dans le Brabant wallon, ne cache pas sa satisfaction. “Les appels à subsides de la Région sont très contraignants et de plus en plus complexes. Ici, ce n’était pas le cas. ”
Chastre s’est inscrite dans le projet pour connaître l’état des ponts suite aux inondations de 2021. ” Un élément déclencheur. “Il faut être honnête, tant qu’il tient, on ne va pas mettre sa tête en dessous. On a fait beaucoup pour l’égouttage puis pour les voiries… ”
Inspections impayables
Les ponts n’étaient pas dans les priorités. Même si Chastre avait déjà envisagé de faire inspecter ses ponts. “On avait lancé un marché public mais nous n’avions reçu qu’une offre à 100 000 €. ” Le hic ? La Commune n’avait budgétisé que 50 000 € pour ce poste. “Nous avons donc abandonné. ” L’appel du SPW est tombé à point nommé.
“Nous avons déjà ciblé 5 ponts qui ont été inspectés. L’un d’eux est à refaire entièrement.” Se pose alors la question du financement. “Pour les Communes, l’impact de l’indexation des salaires est conséquent. La réalisation des budgets va être beaucoup plus compliquée. Évidemment qu’on voudrait avoir des subsides. Le plus simple serait une quote-part sur le montant des travaux.” Une simplicité qui fait presque rêver le bourgmestre : “Aujourd’hui, monter un dossier pour des subsides, c’est lourd, compliqué et ça prend du temps.”
Un pont fissuré, le déclic
Située au sein du Parc naturel des Deux Ourthes, la commune de Sainte-Ode compte 2600 habitants… et surtout 45 ponts. Des infrastructures qui n’ont jamais été inspectées, “parce que c’est une opération technique et nous n’avons pas d’ouvrier qualifié pour cela”, explique l’échevin des travaux Christophe Thiry. “C’est quand le SPW a découvert qu’un de ses ponts sur notre territoire était fissuré, avec un risque d’effondrement, que nous avons eu la puce à l’oreille.” Si les ouvrages d’art ont été épargnés par les inondations de juillet 2021, la Commune a répondu positivement à l’appel du SPW pour le cadastre et les inspections. La motivation ? “Avoir un œil averti extérieur à la commune qui nous permettra de nous rendre compte de l’état exact de nos ponts.”
Dans la “plate Hesbaye”, comme la décrit l’échevin Jean-Marc Delchambre, Faimes, en province de Liège, est l’une des 5 communes wallonnes à ne pas avoir souscrit à l’appel du SPW. Et la raison est simple, commente l’échevin faimois des travaux : “nous n’avons pas de pont.”