Procès des attentats à Bruxelles: Philippe Vandenberghe a posé des gestes de premiers secours dans le chaos de Zaventem

Philippe Vandenberghe travaillait au centre administratif de l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem, a-t-il raconté jeudi après-midi, devant la cour d’assises de Bruxelles, au procès des attentats du 22 mars 2016.

Belga
 Philippe Vandenberghe.
Philippe Vandenberghe. ©EdA Mathieu Golinvaux

Lorsque la première bombe a explosé, il se trouvait dans son bureau. Il enfilait son gilet de sécurité pour se rendre dans le terminal lorsqu’il a entendu la seconde déflagration.

L’homme, âgé de 53 ans, est géographe informaticien et également instructeur de plongée pour les pompiers. Dès qu’il a entendu l’explosion, il a pensé à un attentat et a eu le réflexe de se rendre directement vers l’endroit d’où le bruit provenait, dans le hall des départs de l’aéroport.

Philippe Vandenberghe, la gorge serrée, se pétrissant les mains de façon nerveuse, a relaté tous les gestes qu’il a posés machinalement dans le chaos de l’aéroport, le 22 mars 2016 aux alentours de 08h00: mettre des victimes en position latérale de sécurité, faire un garrot ici, transporter des gens sur des chariots à bagages là… Avant de passer le relais aux services de secours, puis s’écrouler dans le cabinet de son médecin traitant, sur le coup de midi, après avoir été reconduit chez lui par un collègue.

"Une dame âgée court vers moi", a relaté le quinquagénaire. "Elle crie. Je constate qu’elle a un énorme trou dans le crâne. Elle avait perdu son œil, on voyait juste l’orbite en sang. J’ai cru comprendre qu’elle cherchait sa fille. Je me suis dit: ‘il faut que je la calme en attendant que les secours arrivent’. Puis j’ai vu une autre femme couchée par terre. En allant vers elle, je vois une autre dame qui tenait deux enfants. Ils avaient la moitié des cheveux brûlés. Elle parlait néerlandais, les deux enfants le français. J’ai alors compris que ce n’était pas ses enfants. La petite regardait derrière elle, vers la dame couchée. La dame flamande lui a dit: ‘ne regarde pas par là’. C’était sa maman. Je l’ai appris hier au cours des témoignages", a-t-il décrit le souffle court.

Philippe Vandenberghe a poursuivi, racontant avoir secouru plusieurs autres personnes dans le hall des départs. "J’ai continué à avancer. Je suis entré dans le terminal et j’ai vu le cratère. J’ai dégagé les plaques du plafond qu’il y avait sur un homme. J’ai vu le carrelage à travers sa jambe. Je l’ai mis sur son côté, puis j’ai été appelé par un policier", a-t-il dit. L’homme s’est ensuite peu à peu retiré, laissant place aux secours qui sont arrivés dans les minutes suivantes.

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