”Notre mère n’est plus l’ombre que d’elle-même” : elle a été amputée après les attentats du 22 mars 2016, son mari, ancien diplomate franco-belge, tué
Les quatre enfants du Bruxellois André Adam, ancien diplomate franco-belge, tué dans les attentats de Bruxelles du 22 mars 2016, ont évoqué la perte de leur père. Mais aussi la souffrance vécue par leur maman, amputée de la moitié du pied gauche.
Publié le 09-03-2023 à 13h31 - Mis à jour le 09-03-2023 à 14h33
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Tous deux retraités, André et Danielle Adam, domiciliés à Forest, en région bruxelloise, se trouvaient dans le hall des départs à l’aéroport de Zaventem le 22 mars 2016 lorsque les bombes ont explosé. André, ancien diplomate de nationalité française, est décédé presque sur le coup. Il était âgé de 79 ans. Son épouse a, elle, dû être amputée de la moitié du pied gauche.
Aujourd’hui âgée de 79 ans, Danielle – qui n’a pas eu la force de se déplacer au procès des terroristes présumés devant la cour d’assises de Bruxelles – “arrive encore parfois à retrouver le sourire, mais rien n’est simple”, a expliqué l’un de ses quatre enfants. “Elle vivait une retraite paisible avec mon père lorsque cela s’est passé. Elle a été amputée de la moitié de son pied gauche, ça a mis six ans à cicatriser. Se lever le matin est difficile. Elle marche très difficilement. Tout est compliqué. Pour les moindres petites choses de tous les jours sa vie est transformée.”
L’hôtesse de l’air dont la photo avait horrifié le monde après les attentats de Bruxelles : “J’ai encore un morceau de métal dans mon orbite””Sa disparition a profondément ébranlé toute notre famille, a ajouté l’une de ses filles. Il avait un rôle dans la famille de vrai père, de vrai grand-père, de roc. C’était le centre qui nous rapprochait tous. Il était très solide. C’était quelqu’un de très droit. Il nous a toujours accompagnés. Ila fait de même avec nos enfants. Sa disparition a été très compliquée. Je ne sais pas comment il aurait accompagné notre mère aujourd’hui. Il aurait été profondément triste de voir notre mère dans l’état où elle se trouve. Aujourd’hui, c’est l’ombre d’elle-même. Une femme vieillie, triste, maigre, handicapée. Elle a la volonté de survivre, mais c’est de la survie. Ca ne s’arrêtera jamais pour elle.”
Ma mère n'a pas pu assister aux obsèques de son mari, parce qu'elle avait été plongée dans un coma artificiel en raison de ses blessures. Et elle n'a jamais pu revoir sa mère qui est décédée peu de temps après.
”Nous ressentons beaucoup de tristesse de l’avoir perdu trop tôt. Il était déjà âgé, mais il avait certainement encore de belles années devant lui. Ma mère n’a pas pu assister aux obsèques de son mari, parce qu’elle avait été plongée dans un coma artificiel en raison de ses blessures. Et elle n’a jamais pu revoir sa mère qui est décédée peu de temps après”, a-t-elle ajouté.
Son époux amputé après l’attentat de Bruxelles : “Le chirurgien avait hésité à le soigner pensant qu’il s’agissait peut-être d’un des terroristes””Cela va faire maintenant sept ans”, a encore indiqué une autre fille du couple. “On a tous essayé de reconstruire notre vie et d’aller de l’avant, mais ce procès nous replonge dedans de manière très douloureuse. Ces dernières années deviennent infernales pour notre maman. Nous faisons ce que nous pouvons pour l’épauler. Nous sommes aussi profondément abîmés par ce qu’il s’est passé.”