Crise de l’accueil: un dossier difficile sur lequel sept partis ont pu s’accorder
Après plusieurs réunions, et des milliers de condamnations en justice assorties d’astreintes, la Vivaldi est parvenue à s’accorder alors qu’en Flandre la coalition suédoise est au bord de l’explosion.
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Publié le 09-03-2023 à 16h56 - Mis à jour le 09-03-2023 à 16h59
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"C’est un dossier difficile mais dans lequel sept partis ont pu se mettre d’accord. C’est ce qu’on peut attendre d’un gouvernement", a lancé jeudi le Premier ministre, Alexander De Croo, à la tribune de la Chambre en réponse à de nombreuses questions sur l’accord conclu durant la nuit en matière d’accueil des demandeurs d’asile.
Si, dans la majorité, chacun s’est réjoui de l’accord qui devrait aider à surmonter la crise de l’accueil, des inquiétudes demeurent sur la mise en œuvre de celui-ci. "C’est concret et juste mais c’est au moment de la mise en œuvre que l’on pourra juger de l’équilibre de votre politique", a souligné Philippe Pivin (MR). "C’est un pas dans la bonne direction. Maintenant il faut le mettre en œuvre", a jugé Hervé Rigot (PS) dont le ton était mitigé. Le PS regrette l’absence de plan de répartition de l’accueil des demandeurs d’asile et de critères de régularisation.
Le Premier ministre a surtout répondu aux critiques de la N-VA. "Un mauvais accord", selon l’ancien secrétaire d’État à l’Asile, Theo Francken, qui a dénoncé l’inscription dans la loi de l’interdiction de détenir des enfants en centres fermés. Selon lui, la mesure aura pour effet d’attirer des familles avec enfants vers la Belgique. Sous la législature précédente, M. Francken avait réactivé la détention de familles, suscitant de vives protestations.
"Il y a des sujets sur lesquels on ne sera jamais d’accord. De mon point de vue, des enfants doivent pouvoir être des enfants, et ne doivent pas se trouver dans un centre fermé. C’est la politique de ce gouvernement", a fait remarquer M. De Croo.
Le chef du gouvernement a répété le mantra de la Vivaldi à l’égard de la politique d’asile: humaine mais ferme. "Le fait que vous, la droite nationaliste et l’extrême-droite, ayez mal au ventre avec cet accord montre que l’on va dans la bonne direction", a commenté Gilles Van den Burre (Ecolo-Groen).
Après plusieurs réunions, et des milliers de condamnations en justice assorties d’astreintes, la Vivaldi est parvenue à s’accorder alors qu’en Flandre la coalition suédoise est au bord de l’explosion. L’intervention du CD & V a suscité quelques réactions sur les bancs flamands à la Chambre. "Conclure des accords, ici c’est encore possible, et l’on peut compter sur les mandataires du CD & V", a fait remarquer Franky Demon.
Ni le PTB, ni les Engagés n’ont pris la parole dans ce débat. Les seconds ont toutefois envoyé un communiqué pour afficher leur position. Ils notent "beaucoup d’ambition dans la com’"mais se montrent préoccupés sur la mise en œuvre de l’accord.
"Si le gouvernement Vivaldi a l’air d’avoir pris conscience de son obligation de respect de ses engagements internationaux en matière d’accueil des demandeurs d’asile par la création de places complémentaires, rien ne garantit leur concrétisation promise depuis tant de mois, qui n’a jusqu’alors pas été possible", ont-ils dit.