Enquête pour corruption au Parlement européen: Marc Tarabella reste en détention préventive, Eva Kaili aussi

La chambre des mises en accusation de Bruxelles a décidé ce vendredi 3 mars 2023 de prolonger la détention préventive de l'eurodéputé belge Marc Tarabella, prévenu dans l'affaire du "Qatargate". La détention préventive d'Eva Kaili a également été prolongée de deux mois.

Belga
Marc Tarabella sera entendu par la chambre du conseil ce jeudi.
La défense du bourgmestre d'Anthisnes souhaitait sa remise en liberté, mais n'a donc pas été suivie. ©EdA Mathieu Golinvaux

La chambre des mises en accusation de Bruxelles a décidé, vendredi, de prolonger d'un mois la détention préventive de Marc Tarabella et de deux mois celle d'Eva Kaili. L'eurodéputé belge et l'ancienne vice-présidente grecque du Parlement européen sont inculpés, parmi d'autres personnes, dans l'enquête du parquet fédéral belge sur des faits présumés de corruption au sein du Parlement européen.

"Nous continuerons à nous battre pour faire sortir un innocent de prison, car Marc Tarabella est innocent", a commenté vendredi Me Maxim Töller, l'avocat de l'eurodéputé et bourgmestre d'Anthisnes. "Il n'a rien à se reprocher et n'a jamais reçu d'argent ou de cadeaux en échange de ses opinions", a-t-il martelé une fois de plus.

L'avocat a néanmoins obtenu de la chambre des mises en accusation que son client soit transféré vers une prison "plus proche de sa famille" que celle de Saint-Gilles.

Le 16 février dernier, la chambre du conseil de Bruxelles avait décidé de maintenir Eva Kaili et Marc Tarabella en détention, mais ceux-ci ont interjeté appel. Leur demande a donc été examinée une seconde fois, par la chambre des mises en accusation, vendredi.

Cinq personnes sont actuellement inculpées dans ce dossier: Pier Antonio Panzeri, ex-député européen et fondateur de l'ONG Fight Impunity, Eva Kaili, l'ancienne vice-présidente du Parlement européen, Francesco Giorgi, le compagnon de celle-ci et ancien assistant parlementaire de Panzeri, le lobbyiste Niccolo Figa-Talamanca, et le député européen Marc Tarabella. Tous ont été placés sous mandat d'arrêt. Début février, Niccolo Figa-Talamanca a fait l'objet d'une remise en liberté. Francesco Giorgi a également été libéré quelques jours plus tard, le 23 février. Par ailleurs, Panzeri a obtenu, mi-janvier, le statut de repenti. Il s'est donc engagé à collaborer activement à l'enquête.

Ce dernier a ainsi notamment chargé Marc Tarabella, affirmant lui avoir remis un montant d'une centaine de milliers d'euros en liquide pour qu'il favorise le Qatar dans les décisions prises au Parlement. Selon Le Soir et Knack, qui ont eu accès à certaines auditions de Panzeri, celui-ci aurait remis à Tarabella une première somme de 20.000 euros, peu après les élections européennes de 2019, dans un restaurant de Saint-Gilles. Puis, il lui aurait remis d'autres enveloppes pour un total de 120.000 à 140.000 euros, entre juin 2019 et juin 2022. Il était prévu que Marc Tarabella reçoive, à la fin de la législature en 2024, un total de 250.000 euros pour ses "services", d'après les documents dont font état les deux médias.

Cette enquête est menée par le parquet fédéral belge et confiée au juge d'instruction Michel Claise. Elle vise des tentatives du Qatar d'influencer les prises de décisions économiques et politiques du Parlement européen. Cet État du Moyen-Orient aurait versé d'importantes sommes d'argent ou offert des cadeaux substantiels à des personnes occupant une position politique ou stratégique au sein, et autour, de l'hémicycle européen. Le Maroc est également apparu dans l'enquête, avec une possible tentative de corruption menée par son agence de renseignements, la DGED, et par son ambassadeur en Pologne, Abderrahim Atmoun.

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