Procès des attentats: Abrini était vu comme un "fardeau" par les autres membres de la cellule, selon sa défense, celle d'Ibrahim Farisi en conclusion
Deux hommes, Mohammed Abrini et Ibrahim Farisi, suspectés d'être impliqués dans les attentats de 22 mars sont entendus ce 2 mars 2023. Leur défense clôture les commentaires sur l'exposé des enquêteurs et de l'instruction.
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Publié le 02-03-2023 à 16h36
Après Me Lurquin, c'était au tour de Me Pinilla, avocate de Mohamed Abrini, de faire part de ses commentaires sur l'exposé des enquêteurs et juges d'instruction dans le cadre du procès des attentats du 22 mars. Elle s'est employée à souligner que son client n'avait joué qu'un rôle périphérique au sein de la cellule terroriste, le décrivant même comme "un fardeau" pour les autres membres.
"Beaucoup préfèrent l'appeler l'homme au chapeau, aujourd'hui on l'a même appelé le poulpe (référence à la prise de parole de Me Alié, avocate de parties civiles, NDLR). C'est avant tout un homme et à ce titre, je l'appellerai 'monsieur Abrini' en espérant qu'on en fasse de même."
Revenant sur la chronologie des jours précédant les attentats du 22 mars, elle a rappelé que Mohamed Abrini avait quitté la planque de la rue Max Roos le 15 mars pour n'y revenir que le 21, veille des attaques. "Il faut essayer de s'imaginer: vous quittez Max Roos le 15 et aucune cible ou date précise n'est arrêtée et puis vous revenez, et on vous dit: 'les sacs sont prêts, on part demain.' C'est un choc qu'a eu monsieur Abrini."
Contrôle des liquides dans les bagages aux aéroports : moins de stress pour les passagers"On essaie de vous vendre un monsieur Abrini sûr de lui, déterminé, presque heureux de la quête qu'il va accomplir. La reconstitution du taxi permet de démontrer le contraire", a-t-elle ajouté. Elle a en outre souligné que parmi les trois terroristes présents à Zaventem le 22 mars il était le seul à s'être dissimulé. Un geste qui ne colle pas, selon elle, à l'état d'esprit d'un homme qui n'a plus rien à perdre. "Quand vous revisionnerez les vidéos de l'aéroport, demandez-vous: n'était-il pas un fardeau pour les autres?"
Enfin, revenant sur une intervention du parquet en matinée, l'avocate a dit retenir un élément évoqué par le ministère public: "Je retiens que l'utilité d'Abrini pour la cellule est qu'il connaissait bien Bruxelles. C'est plutôt bien résumé effectivement."
Décès de l’avocat Sébastien Courtoy : "Un ‘punk’ qui emmerdait tout le monde"Elle a par ailleurs souligné que l'absence de Mohamed Abrini au sein du box des accusés n'était pas une volonté de "manquer de respect" et qu'elle espérait que la problématique liée aux fouilles à nu serait rapidement résolue.
La défense Ibrahim Farisi conclut les commentaires sur l'instruction
Me Xavier Carrette a brièvement pris la parole jeudi après-midi pour conclure les commentaires et observations sur l'exposé des enquêteurs et juges d'instruction dans le cadre du procès des attentats commis à Bruxelles le 22 mars 2016. Il a rappelé aux jurés que c'est l'Ibrahim Farisi de 2016 qu'ils devraient juger, et pas celui d'aujourd'hui, un homme "à la dérive", parfois "assoupi, parfois turbulent".
Il a également insisté sur le fait qu'il n'existait pas de "clan Farisi". "Il y a Smail Farisi d'un côté, Ibrahim de l'autre. Ils sont deux personnes différentes, qui doivent répondre de faits différents."
Procès des attentats | Ibrahim Farisi : une seule question posée par son avocatIbrahim Farisi est le seul à n'être poursuivi que pour participation aux activités d'un groupe terroriste. Cela nécessite trois éléments: "qu'il y ait participé (en posant un acte matériel), qu'il l'ait fait avec l'intention de le faire et que ça ait été fait dans un contexte terroriste", a-t-il soulevé. "Est-ce que le déménagement (de l'appartement de son frère) a été fait dans un contexte terroriste et en connaissance de cause?", a-t-il lancé aux jurés, leur demandant de bien garder ces éléments en tête au moment de le juger.