Procès des attentats à Bruxelles: la défense de Hervé Bayingana Muhirwa insiste sur sa non-radicalisation
L'avocat Hervé Bayingana Muhirwa a commenté jeudi l'exposé fait contre son client, suspecté d'avoir apporté une aide logistique en mars 2020.
Publié le 02-03-2023 à 15h43
Me Lurquin, en charge de la défense de Hervé Bayingana Muhirwa, a commenté jeudi après-midi l'exposé des enquêteurs et juges d'instruction, insistant sur l'absence d'élément tangible prouvant la radicalisation de son client. Son argumentaire, décliné en sept mots, s'est également attaché à démontrer que l'accusé n'avait pas fréquenté la planque de la rue Max Roos.
Après avoir évoqué "l'humanité" qui transparaissait des témoignages des personnes intervenues en première ligne sur les lieux des attentats, l'avocat s'est penché sur la question du "coton-tige", seul élément sur lequel figurait l'ADN de Hervé Bayingana Muhirwa dans cet appartement conspiratif.
Alors que l'ADN d'autres accusés passés dans la planque a été retrouvé sur plusieurs éléments, Me Lurquin s'est étonné qu'il n'en soit pas de même pour celui de son client. "Les autres étaient accueillis avec des dattes et un verre de lait et lui, lorsqu'il est arrivé, on lui a tendu ce coton-tige en disant: 'tiens, si on se nettoyait les oreilles'", a-t-il déclaré, non sans ironie. Il a en outre rappelé que c'était un ADN mixte qui avait été retrouvé sur ce coton-tige.
"Ce que prouve ce coton-tige, c'est qu'effectivement Hervé et Abrini ont vécu ensemble, mais à Tivoli et pas à Max Roos. Ca fait sept ans qu'Hervé l'a reconnu", a poursuivi Me Lurquin.
Le fait que le GSM de l'accusé ait borné sur une antenne située à proximité de la rue Max Roos ne "prouve pas avec certitude qu'il y était", a estimé l'avocat. Il a également rappelé qu'un juge d'instruction avait confirmé qu'aucun des accusés n'avait dit qu'Hervé Bayingana Muhirwa était venu dans la planque. "Krayem dit qu'il vient le chercher, mais dans la rue, Abrini dira que c'était derrière la gare dans une petite voiture bleue."
Toujours sur le volet des logements, Me Lurquin a rappelé que l'appartement de l'accusé, rue de Tivoli à Laeken, n'est pas considéré comme une planque dans le dossier mais bien comme un "hébergement d'urgence".
La question des génuflexions s'est par ailleurs invitée dans le commentaire, l'avocat rappelant qu'elles étaient toujours justifiées par le caractère "récidiviste" de son client alors qu'il n'a jamais été condamné.
Enfin, il s'est attelé à démonter que Hervé Bayingana Muhirwa ne présente pas un profil radicalisé. "Dans le dossier, il a dit clairement qu'il condamnait la violence, les attentats. En outre, ceux qui font allégeance en sont habituellement fiers, ne le cachent pas. Pourquoi n'en serait-il pas fier, se cacherait-il?"