La santé financière des Belges n'est pas brillante
Les Belges devraient faire plus d'exercices pour améliorer leur santé financière. Plus d'un quart des familles (28%) sont "en mauvaise santé financière", selon une étude menée par Deloitte en collaboration avec l'Université de Gand et Argenta.
Publié le 02-03-2023 à 14h23 - Mis à jour le 02-03-2023 à 14h24
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Pour ces ménages, joindre les deux bouts reste une mission complexe. D'autres familles, 36% des sondés, sont "financièrement fragiles" et ne disposent que d'une épargne limitée pour faire face à l'avenir.
"Nous sommes inquiets car il ne s'agit pas d'un épiphénomène. Le défi est grand", a commenté Kasper Peters (Deloitte), lors de la présentation de cette étude menée en novembre auprès de 4.000 Belges. Il précise que l'enquête ne concerne pas uniquement la pauvreté. "Des gens disposant d'un revenu de 3.000 euros peuvent aussi être financièrement fragiles s'ils ont le sentiment de ne pas contrôler leur situation financière."
La problématique doit être appréhendée de façon holistique. "La santé financière implique l'équilibre entre six domaines sous-jacents: les revenus, les dépenses, l'épargne, les emprunts, la planification et les compétences. La santé financière existe lorsqu'une personne a le sentiment d'avoir le contrôle nécessaire pour répondre confortablement à ses besoins et obligations financiers actuels, et être en mesure de se constituer la sécurité financière nécessaire pour poursuivre ses objectifs de vie (futurs)", explique Deloitte.
C'est surtout en matière de planification qu'il y a des progrès à faire. "Près d'une famille belge sur deux ne fait aucun projet au-delà d'un mois et plus d'un tiers ne fait aucun projet financier pour l'avenir de sa famille."
Deloitte plaide pour le développement d'un large écosystème reprenant différents acteurs, tels les banques, les employeurs, l'enseignement, le secteur associatif, et les autorités, afin d'améliorer la santé financière des Belges.
La dette publique belge pourrait atteindre 120% du PIB d'ici 2028, prédit le FMI
Le déficit budgétaire structurel de la Belgique restera élevé à moyen terme, à 5,5% du produit intérieur brut (PIB), et la dette publique déjà importante augmentera encore pour atteindre quelque 120% du PIB en 2028 si aucun ajustement n'est effectué. Voilà ce qu'a prédit le Fonds monétaire international (FMI) dans un rapport publié jeudi. L'organisation y souligne les pressions exercées par le vieillissement de la population et les coûts de la sécurité sociale.
Selon elle, la croissance économique en Belgique ralentira, passant de 3% en 2022 à 0,2% cette année, pour se rapprocher d'1,2% à moyen terme. L'inflation passerait, elle, de 10,3% l'an dernier à 5,5% en 2023, grâce à une baisse des prix de l'énergie.
L'indexation automatique des salaires a créé un écart salarial avec les principaux partenaires commerciaux de la Belgique, ce qui ne favorise pas sa compétitivité, pointe encore le FMI.
Les gouvernements fédéral et régionaux ont fourni en temps voulu un soutien substantiel aux ménages et aux entreprises lors de l'envolée des prix de l'énergie, reconnait-il. "Avec l'indexation automatique des salaires et des allocations, ce soutien énergétique a permis d'amortir l'impact, mais a un coût important, avec une augmentation du déficit budgétaire en 2022 et 2023", relève toutefois le Fonds.
Le FMI appelle donc la Belgique à poursuivre des politiques prudentes pour assurer la viabilité budgétaire et la stabilité financière, à entreprendre des réformes structurelles pour améliorer la compétitivité et stimuler la croissance.
Les autorités belges devraient rationaliser les dépenses courantes tout en augmentant les investissements publics productifs, recommande-t-il ainsi. L'aide à l'énergie devrait rester limitée et temporaire et devrait être mieux ciblée, estime-t-il enfin.