Euthanasie de Geneviève Lhermitte: le Docteur Schaar aura toute sa vie "de la rancune pour ce qu'elle a fait à ses enfants"
Le Docteur Michel Schaar cohabitait avec le couple Moqadem-Lhermitte. Il était aussi partie civile au procès en qualité de parrain des enfants.
Publié le 02-03-2023 à 16h02 - Mis à jour le 02-03-2023 à 16h04
Geneviève Lhermitte a été euthanasiée ce mardi 28 février 2023, seize ans jour pour jour après avoir tué ses cinq enfants en 2007 à l’aide d’un couteau à Nivelles. Condamnée à la perpétuité, elle avait été libérée sous conditions en 2019.
Le Docteur Michel Schaar, qui cohabitait avec le couple Moqadem-Lhermitte et leurs enfants, et partie civile dans le procès aux assises a réagi à cette annonce auprès de nos confrères de la DH. "Je suis surpris et sous le choc", réagit-il. "Surpris par le timing, par la durée écoulée avant cette décision d’euthanasie. (...) Je peux comprendre la nature de sa demande. Cette femme devait être dans une souffrance psychologique extrême", explique-t-il à nos confrères.
"Un souvenir mitigé"
Le Docteur Schaar explique ce qu'il gardera comme souvenir de Geneviève Lhermitte. "Un souvenir mitigé. D’une part elle semblait avoir une vie de famille heureuse après la naissance de ses enfants. D’autre part, c’était aussi une femme déprimée qui ne se livrait pas. Je lui avais conseillé d’aller voir un psychiatre. Mais je ne suis bien évidemment pas au courant du contenu de leurs entretiens", explique-t-il.
Geneviève Lhermitte | Le Dr Schaar : «Je veux laver mon honneur»"Je le répète, je comprends son acte d’euthanasie. Mais j’aurai toute ma vie de la rancune pour ce qu’elle a fait à ses enfants", a-t-il conclu.
"La vie ne lui était plus possible"
L’oncle maternel de Geneviève Lhermitte, André, originaire de la région de La Louvière, était invité ce jeudi matin dans l’émission “C’est vous qui le dites” sur Vivacité. Il a affirmé que la demande d’euthanasie a été motivée pour des raisons de détresse psychologique. "La vie ne lui était plus possible. Elle a purgé 1.000 fois sa peine dans sa tête, les gens doivent comprendre. Ce n’est pas un cadeau de Noël. L’euthanasie peut être accordée pour des souffrances physiques mais aussi psychiques".
J’essayais qu’elle ait la vie la plus sereine possible. Ce n’était pas facile pour moi non plus
L’homme a révélé qu'il avait essayé de faire abstraction de l’horrible acte commis par sa nièce. "Il faut, par humanité. Je l’accueillais chez moi, elle venait passer les week-ends. Elle errait dans la maison, elle allait se promener, on soupait ensemble. J’essayais qu’elle ait la vie la plus sereine possible. Ce n’était pas facile pour moi non plus. L’accueillir chez moi n’a pas été compliqué, c’est ma famille, c’est ma nièce".
Qui est Geneviève Lhermitte ?