Qatargate: Marc Tarabella et Eva Kaili seront fixés sur leur demande de libération ce vendredi
L'ancienne vice-présidente du Parlement européen, Eva Kaili, et l'eurodéputé belge, Marc Tarabella, comparaissaient ce mardi 28 février 2023 devant la chambre des mises en accusation de Bruxelles, pour demander leur remise en liberté provisoire.
Publié le 28-02-2023 à 15h40 - Mis à jour le 28-02-2023 à 18h30
Dans le cadre d’une enquête à grande échelle menée par le Parquet fédéral relative à des faits présumés d’organisation criminelle, corruption et blanchiment, Eva Kaili et Marc Tarabella ont comparu ce jour devant la chambre des mises en accusation près la cour d’appel de Bruxelles. Les deux défenses ont demandé la remise en liberté des prévenus. La chambre des mises en accusation prononcera son arrêt le vendredi 3 mars 2023. Eva Kaili et Marc Tarabella sont tous deux suspectés dans l'affaire dite du "Qatargate", tournant autour de soupçons de corruption et ingérence par des Etats tiers dans les débats et décisions du Parlement européen.
Marc Tarabella est innocent, il n'a rien à se reprocher et n'a jamais reçu d'argent ou de cadeaux en échange de ses opinions
Les avocats de la Grecque Eva Kaili, Romain Delcoigne et Michalis Dimitrakopoulos, ont indiqué mardi avoir demandé la libération de leur cliente, ou au moins son placement sous bracelet électronique.
L'avocat de Marc Tarabella, Maxim Töller, a également plaidé pour sa remise en liberté. "Je le rappelle, Marc Tarabella est innocent, il n'a rien à se reprocher et n'a jamais reçu d'argent ou de cadeaux en échange de ses opinions", indique l'avocat. La défense du bourgmestre d'Anthisnes reste très critique quant aux affirmations du repenti Antonio Panzeri, ex-eurodéputé qui semble au centre de l'affaire et a passé un accord avec le parquet. L'Italien charge, dans ses auditions, son ex-collègue du Parlement européen, selon des documents qui fuitent régulièrement dans la presse.
La défense de Marc Tarabella parle d'"aveux improuvables et monnayés d'une personne corrompue", et pointe d'ailleurs des changements dans les aveux d'Antonio Panzeri tels que relayés par la presse. Or, "l'analyse financière est totalement en faveur de Marc Tarabella. Au jour d'aujourd'hui, il n'existe pas la moindre preuve" contre lui, assure l'avocat, qui regrette aussi que "toutes les pièces du dossier se retrouvent dans la presse". "Le secret d'instruction est bafoué et avec lui la présomption d'innocence".
5 personnes inculpées
Cinq personnes sont actuellement inculpées dans ce dossier: Pier Antonio Panzeri, ex-député européen et fondateur de l'ONG Fight Impunity, Eva Kaili, l'ancienne vice-présidente du Parlement européen, Francesco Giorgi, le compagnon de celle-ci et ancien assistant parlementaire de Panzeri, le lobbyiste Niccolo Figa-Talamanca, et le député européen Marc Tarabella. Tous ont été placés sous mandat d'arrêt. Début février, Niccolo Figa-Talamanca a fait l'objet d'une remise en liberté, et Francesco Giorgi également quelques jours plus tard, le 23 février. Par ailleurs, Panzeri a obtenu le statut de repenti mi-janvier, et s'est engagé ainsi à collaborer activement à l'enquête.
L'investigation est menée par le parquet fédéral et confiée au juge d'instruction Michel Claise. Elle vise des tentatives du Qatar d'influencer les prises de décisions économiques et politiques du Parlement européen. Cet État du Moyen-Orient aurait versé d'importantes sommes d'argent ou offert des cadeaux substantiels à des personnes occupant une position politique ou stratégique au sein de l'hémicycle européen. Le Maroc est également apparu dans l'enquête, avec une possible tentative de corruption menée par son agence de renseignements, la DGED, et par son ambassadeur en Pologne, Abderrahim Atmoun.