Guerre en Ukraine : l’aide belge, « ce n’est pas grand-chose », estime Georges Dallemagne
Député fédéral (Les Engagés) focalisé sur les enjeux internationaux, Georges Dallemagne regrette que l’aide apportée par la Belgique à l’Ukraine soit si faible.
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Publié le 22-02-2023 à 08h55
Alors que cela va bientôt faire un an que la Russie a envahi l’Ukraine, Georges Dallemagne se dit déçu du soutien belge à Kiev.
Dans une interview accordée ce mercredi 22 février 2023 à la chaîne d’informations LN24, le député fédéral (Les Engagés) estime que les 245 millions d’euros d’aide fournis par la Belgique (0,05% du PIB national) à l’Ukraine « n’est pas assez » : « C’est l’équivalent d’une demi-heure de travail pour chaque Belge sur une année. Ce n’est pas grand-chose. »
"Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté, l’envie d’aider a primé sur le reste": des bénévoles wallons témoignent« J’entends parfois qu’on aurait été très généreux mais c’est du même ordre d’idée que l’aide apportée dans le cadre de la coopération belge au Congo. On parle ici d’un pays en guerre, où notre sécurité est engagée, et nous avons fourni une aide qui est 300 fois moins importante que l’aide américaine ou 35 fois moins importante que l’aide de l’Allemagne », déplore le conseiller communal de Woluwe-Saint-Pierre qui enfonce le clou. « Par rapport à la richesse des pays par habitant, l’aide belge est deux à trois fois moins importante que celle apportée par la France, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas ou le Luxembourg. »
Si l’Ukraine a surtout besoin d’armes et de munitions pour remporter la guerre, la Belgique pourrait décider de l’aider autrement. « On peut déjà travailler à reconstruire certaines villes. Ce pays a aussi besoin d’une aide judiciaire pour retrouver les auteurs des crimes de guerre. » Sans oublier l’aide humanitaire. « Je me suis rendu à Lviv et Kiev, et j’y ai vu des personnes blessées qui ont perdu un bras ou une jambe. Ces personnes attendent une prothèse : aidons-les. »
De retour en Ukraine demain jeudi à l’invitation du Parlement ukrainien, le député fédéral compte bien réitérer sa volonté « de faire en sorte que la Belgique fasse mieux et fasse plus dans son aide » à Kiev. Car « si nous laissons Poutine gagner », poursuit-il, « nous aurons de graves problèmes de sécurité ici en Europe pour des décennies ». Un discours qui résonne encore plus alors que les autorités belges ont expliqué avoir repéré un sous-marin en mer du Nord il y a quelques mois.
« On sait que la Russie mène une guerre hybride en Europe », déclare Georges Dallemagne. « Le pays finance l’extrême-droite en Europe. La volonté des Russes est de casser et d’affaiblir nos démocraties. Sur les réseaux sociaux, Moscou diffuse une série de fake news pour nous fragiliser et remettre en question la logique de cette guerre. Nous devons donc être sur nos gardes. Nous allons d’ailleurs investir 900 millions d’euros pour pouvoir mieux assurer la protection de notre ciel, de nos bases militaires et de nos aéroports car, actuellement, nous n’avons toujours aucune protection face à des missiles russes. »
Reste qu’au lendemain du « discours effrayant » de Vladimir Poutine, le représentant des Engagés se félicite de la réponse apportée notamment par l’Union européenne et les États-Unis. « Je crois qu’il (le président russe, NDLR) a rencontré l’inverse de ce qu’il cherchait : il a trouvé une Union européenne déterminée et forte, même si elle est en retard par rapport à l’aide apportée par les Etats-Unis ou la Grande-Bretagne. Il faut montrer que les démocraties ne sont pas faibles […] et qu’elles peuvent restaurer un ordre international que l’on a essayé de construire depuis la Seconde Guerre mondiale. »