Georges-Louis Bouchez dans une émission de téléréalité sur VTM: le CSA n’y trouve "rien à redire"
Le très médiatique président du MR va participer à un jeu de téléréalité plutôt physique. Une démarche critiquable ? Pas du poin de vue législatif.
Publié le 13-02-2023 à 17h12 - Mis à jour le 13-02-2023 à 19h19
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C’est le quotidien flamand Het Laatste Nieuws qui l’a révélé ce lundi: Georges-Louis Bouchez, le très médiatique président du MR, participera bientôt à une émission de téléréalité diffusée par la chaîne commerciale néerlandophone VTM 4, et baptisée Special Forces: Wie Darft Wint. Ou, en français: Forces Spéciales: qui ose gagne.
Dans cette adaptation d’un concept à succès britannique déjà transposé en Australie, en Finlande, aux États-Unis ou chez nos voisins hollandais, onze personnalités seront invitées à suivre, au Maroc, une formation militaire parmi les plus difficiles au monde, à savoir celle des forces spéciales. Deux autres noms ont déjà été confirmés par VTM, à savoir ceux de l’ancienne basketteuse des Belgian Cats Ann Wauters, et le chanteur Koen Wauters, une authentique vedette au Nord du pays… et un habitué des shows médiatiques du genre.
Ce que n’est pas le politicien montois, qui a commenté cette future aventure avec l’enthousiasme qu’on lui connaît: "Je pense que la résilience mentale est quelque chose de très intéressant, car cela peut aussi être très utile en politique ". Il a toutefois reconnu craindre "les épreuves physiques". "Et surtout, ajoute-t-il, comment je vais digérer ces épreuves ".
Le précédent Di Rupo
On ne sait pas encore, à l’heure actuelle, quand sera diffusée cette émission. Elle dénote, quoi qu’il en soit, d’une nouvelle tendance politique déjà aperçue, voici quelques semaines, avec la présence d’un autre libéral, Denis Ducarme, dans l’émission Les Traîtres, proposée par le groupe RTL.
Une tendance, et une démarche bien différente de celle qui avait vu (par exemple) Bart De Wever ou Paul Magnette participer en leur temps à De Slimste Mens ter Wereld, une émission populaire de culture générale, qui n’est toutefois pas condamnable du point de vue du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA): "Si une plainte devait nous parvenir, nous l’examinerions, bien sûr, assure Cédric Mauer, qui travaille pour son service communication. Mais d’un point de vue décrétal et législatif, il n’y a, de notre point de vue, rien à redire, ni à reprocher à Georges-Louis Bouchez. C’est de la communication, et il lui appartient de définir si ça correspond à ses souhaits en matière d’image, notamment. "
La chose serait différente, bien entendu, si nous nous trouvions proches d’une échéance électorale, et a fortiori durant la "période de prudence" qui la précède, un moment durant lequel le temps de parole des candidats est étroitement surveillé. Or, la prochaine échéance n’interviendra que dans une bonne année, si bien que Georges-Louis Bouchez pourra accomplir (ou non) ses pompes sans s’en soucier.
En 2014, Elio Di Rupo avait participé au talk-show de la RTBF 69 minutes sans chichis, dans ce qui ressemble à un précédent. Plusieurs plaintes avaient alors été déposées à l’encontre de celui qui était Premier ministre. "Mais cela s’était produit quelques semaines avant le début de la période de prudence, se souvient Cédric Mauer, si bien que l’instruction n’avait débouché sur rien." Ce qui n’avait pas empêché Jean-Paul Philippot, l’administrateur général de la RTBF, de reconnaître que cette invitation s’était avéré être "une maladresse".

Il n’y a pas lieu, non plus, de condamner le média, en l’occurrence VTM, considère le CSA. Du moins s’il s’agit d’un one-shot: "Si une personnalité politique devait revenir de façon récurrente dans une émission ou sur une chaîne de télévision, la question de la déontologie du média se poserait inévitablement", conclut Cédric Mauer.