Crise énergétique : le gouvernement décide d’étudier la prolongation d’autres réacteurs nucléaires
Le kern a décidé ce vendredi 3 février 2023 d’étudier la prolongation d’autres réacteurs nucléaires.
Publié le 03-02-2023 à 14h25 - Mis à jour le 03-02-2023 à 15h36
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Le gouvernement réuni en comité restreint (kern) a décidé vendredi d'étudier la prolongation d'autres réacteurs nucléaires, a-t-on appris de source gouvernementale.
Le Premier ministre, Alexander De Croo, et la ministre de l'Énergie, Tinne Van der Straeten, ont reçu la mission de prendre contact avec Engie, exploitant des centrales nucléaires, afin de préparer un dossier en matière de sécurité qui serait ensuite présenté à l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN). Il s'agirait d'adapter la consommation de combustible, de manière à faire fonctionner les réacteurs plus longtemps, mais également de voir comment utiliser du combustible supplémentaire.
L'analyse demandée doit être réalisée d'ici la fin mars afin que le gouvernement puisse se prononcer sur la sécurité d'approvisionnement du pays pour les hivers 25-26 et 26-27. En cas de pic de consommation, la Belgique pourrait souffrir d'un déficit de 900 MW à 1,2 GW, selon le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité Elia.
La décision prise est en quelque sorte la formalisation des décisions prises au mois de décembre par l'exécutif fédéral, faisait-on remarquer de source bien informée. Il est question d'une forme de "mise en réserve" de courte durée afin de couvrir les hivers 25-26 et éventuellement 26-27 si les opérations de prolongation pour dix ans de Tihange 3 et Doel 4 prenaient du retard. Les réacteurs de Doel 1 et 2 et de Tihange 1 sont concernés par cette "short term operation" (STO).
En mars dernier, la Vivaldi a décidé de prolonger de dix ans les deux réacteurs les plus récents du parc nucléaire belge, c'est-à-dire ceux de Doel 4 et Tihange 3. Un accord de principe a été conclu sur le sujet avec Engie le 9 janvier.
Dans la majorité, le MR n'a pas caché sa satisfaction. "Nous avons toujours dit que le nucléaire constituait notre option privilégiée pour garantir la sécurité d'approvisionnement du pays", a-t-on indiqué au cabinet du vice-Premier ministre David Clarinval. Le président Georges-Louis Bouchez évoque quant à lui une "obligation de résultat". "Le MR le réclamait depuis deux ans, le gouvernement s'engage enfin dans la prolongation de cinq réacteurs nucléaires. Après déjà deux en début d'année, ce sont trois autres unités qui s'ajoutent. Il y a une obligation de résultat pour garantir la sécurité d'approvisionnement", a-t-il souligné sur Twitter.
Le CD&V a également salué la décision. "Comme il le faut. La sécurité d'approvisionnement est essentielle. Le futur est au renouvelable et au nucléaire", a affirmé le président Sammy Mahdi.