Préservatifs gratuits pour les 18-25 ans en France: pourquoi pas en Wallonie ?
C’est tout récent en France: l’accès aux préservatifs est gratuit pour les jeunes. C’est en vigueur depuis un mois. Le modèle est-il transférable chez nous ?
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Publié le 31-01-2023 à 18h58 - Mis à jour le 31-01-2023 à 18h59
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Depuis le 1er janvier en France, les préservatifs sont gratuits en pharmacie pour les 18-25 ans. "Une petite révolution de prévention dans la lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST)", admire la députée wallonne Mathilde Vandorpe (opposition, Les Engagés).
Chez nous, les acteurs de terrain sont demandeurs, avec le renfort d’une campagne de prévention. " De plus en plus de jeunes ont des relations sexuelles non protégées et les IST sont en constante augmentation en Belgique ", s’inquiète la députée. L’idée française est-elle importable en Wallonie ?
Gratuits par milliers
Des préservatifs gratuits, les 72 centres de planning familial de Wallonie en distribuent déjà gratuitement plus de 100 000 par an, répond la ministre wallonne de la Santé Christie Morreale (PS). Pas besoin de prescription, comme en France. Pas besoin de décliner son identité. On pousse la porte, on demande, on reçoit. Ces centres sont aussi là pour expliquer et promouvoir la contraception, la prévention, le dépistage des maladies et des infections sexuellement transmissibles.
"Ce travail passe notamment par le développement de l’Éducation à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle (NDLR: on dit aussi EVRAS)". Et de ce côté, ça bouge pas mal, fait remarquer Christie Morreale. Grâce à un accord de coopération tout frais, passé entre la Région, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Cocof, les centres de planning familial disposeront, dès la prochaine rentrée, d’un budget pour intensifier leurs animations.
"Par rapport à la question de la gratuité des préservatifs en pharmacie pour les jeunes, je tiens à préciser que la situation en France est différente", fait remarquer la ministre wallonne. La Sécu y remboursait déjà les préservatifs sous certaines conditions, sur présentation d’une prescription médicale. La nouveauté en France, c’est que les jeunes ne doivent plus avoir de prescription pour obtenir un remboursement à 100%.
Copier le modèle français reviendrait à passer par l’assurance maladie. Pour ça, il faudrait quitter l’étage wallon pour activer "les organes interfédéraux". Et ça n’a pas encore été discuté à ce niveau, reconnaît Christie Morreale.
Le préservatif au second plan
Mathilde Vandorpe insiste: plus de 100 000 préservatifs distribués par an, ce n’est pas rien, " mais t ous les jeunes ne poussent pas la porte d’un centre de planning familial ", dit-elle. Et, au-delà de l’EVRAS, une campagne de prévention plus large et tous publics ne serait pas du luxe. " On se retrouve avec toute une génération pour qui le préservatif n’est plus considéré comme essentiel. Et c’est par ailleurs souvent la fille qui fait la démarche. "