Plus de 18.000 personnes à la manifestation du non-marchand ce mardi à Bruxelles

D’après les chiffres de la police, plus de 18.000 personnes ont battu le pavé dans la capitale ce mardi 31 janvier 2023 pour dénoncer les conditions de travail du secteur non-marchand.

Belga
BRUSSELS, BELGIUM - JANUARY 31 : National demonstration of the nonprofit's sector with a common union front pictured on JANUARY 31, 2023 in Brussels, Belgium, 31/01/2023 ( Photo by Philip Reynaers / Photonews
Un vent de fronde commun rassemblait toutes les personnes présentes venues pour dénoncer des conditions de travail devenues “intenables” et “inattractives”. ©PRE

Plus de 18.000 personnes ont battu le pavé dans la capitale ce mardi matin pour dénoncer les conditions de travail du secteur non-marchand, selon la zone de police Bruxelles-Capitale-Ixelles. Ils étaient 22.500, d’après les syndicats. “Cette manifestation est un grand succès”, s’est réjoui le secrétaire national de la CNE, Yves Hellendorff.

Le cortège s’est élancé aux environs de 10h30 à la gare du Nord de Bruxelles. Les militants ont défilé dans les rues de la capitale, arborant des banderoles aux slogans variés, tels que “Soignants fatigués, patients en danger”, “Applaudir ne suffit pas” ou encore “”Soins de santé : des mains, du temps et de l’humain, Maintenant !”. Un vent de fronde commun rassemblait toutes les personnes présentes venues pour dénoncer des conditions de travail devenues “intenables” et “inattractives”. Même si la manifestation fut rythmée par quelques coups de pétards, celle-ci s’est déroulée dans le calme, avec une présence policière importante.

CNE, CSC Services publics, Setca, CGSP et CGSLB dénoncent le fait que ni le fédéral ni les entités fédérées n’ont prévu, dans leur budget 2023, de mesure de soutien pour les secteurs sociaux et de santé, qui rencontrent des difficultés à recruter. La crise du coronavirus a, qui plus est, exacerbé la pénurie déjà latente de personnel soignant.

Face à ce “désinvestissement chronique”, les organisations exigent des différents gouvernements un refinancement important de tous les secteurs du non-marchand. Cela afin de permettre des conditions de travail satisfaisantes (contrats stables, horaires stables et connus à l’avance, effectifs suffisants, remplacement immédiat et systématique du personnel absent, mise en place de mesures concrètes pour diminuer la charge mentale).

Les syndicats demandent également une meilleure conciliation du travail et de la vie privée et des salaires corrects garantissant un pouvoir d’achat décent pour tous, y compris pour les jeunes travailleurs, en début de carrière. En outre, les organisations souhaitent, via leur entremise, la prise en compte des avis des travailleurs dans les prises de décisions politiques.

Non-marchand : Vandenbroucke insiste sur les investissements consentis pour les soignants

Le ministre fédéral de la Santé publique Frank Vandenbroucke a insisté mardi sur les investissements consentis par le fédéral en faveur du personnel soignant. Le vice-Premier ministre Vooruit était interrogé en commission santé de la Chambre.

Le ministre a ainsi assuré qu'un "ballon d'oxygène" global de 418 millions d'euros était consenti en 2023, ce montant étant composé à la fois de réduction de cotisations patronales, de reports de paiements et d'investissements nouveaux (125 millions).

Pour les médecins généralistes, Frank Vandenbroucke a ensuite annoncé qu'un accord de principe était intervenu lundi au sein de la Commission nationale médico-mutualiste (Medicomut), pour renforcer l'accueil dans les postes de garde durant le week-end pour un maximum de 12 heures.

Le financement prévu sera proportionnel à la taille du poste de garde. Ceux qui ont plus de 10.000 contacts (consultation, téléconsultations, visites à domicile) par an disposeront d'une aide financière pour 16 semaines. Ceux qui ont plus de 20.000 contacts pourront être aidés pour 32 semaines. Le financement annoncé s'élève à 330.000 euros. Par ailleurs, les postes de garde pourront compter sur une aide supplémentaire d'1 million d'euros pour faire face à l'augmentation des salaires, des loyers ou des coûts énergétiques. L'indexation pour ces postes est ainsi estimée à 8,24%.

En commission, Frank Vandenbroucke a aussi contesté tout intention de faire des économies via  l'augmentation des interventions autorisées en hospitalisation de jour. Depuis le 1er janvier, le type d'interventions médicales qui peuvent être réalisées de cette manière s'est considérablement étoffé, passant de 246 à 551. "Ce n'est pas une opération d 'économie ! Bien au contraire", a lancé le ministre, qui a indiqué que 9 millions d'euros supplémentaires étaient consacrés à l'hôpital de jour. En outre, selon le ministre 89% des actes ajoutés dans la liste étaient déjà, dans les faits, réalisés en une journée, a-t-il ajouté.

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