Liege Airport: retour sur une zone de turbulences
Interrogés par presque tous les groupes politiques au Parlement wallon, les ministres Tellier et Borsus sont revenus sur l’accord délicat autour de l’aéroport de Bierset.
Publié le 31-01-2023 à 17h47 - Mis à jour le 31-01-2023 à 17h48
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" Convenez que ce n’est pas tous les jours que et le PTB et Les Engagés se réjouissent d’une décision prise par le gouvernement ", sourit Willy Borsus. Tout comme sa collègue Écolo Céline Tellier, le ministre MR de l’Économie était interrogé ce mardi au Parlement wallon sur l’accord conclu sur le fil le week-end dernier, concernant le développement de Liege Airport. Accord qui semble faire l’unanimité dans chaque groupe politique, majorité comme opposition.
"Ceci doit indiquer, si besoin en était encore du caractère équilibré du compromis intervenu, note Willy Borsus. Était-ce difficile ? Je ne m’en suis pas caché. Le gouvernement a traversé quelques zones de turbulences dans ce dossier. "
« Un développement, oui, mais un développement modéré »
Pour rappel, il fallait répondre à la demande de renouvellement du permis unique de l’aéroport liégeois et de trouver un point de convergence entre les enjeux climatiques, les contraintes économiques, le bien-être des riverains et l’emploi. Le curseur a donc été placé à 55 000 mouvements par an, "à mettre en perspective avec les 50 000 mouvements proposés par l’administration et avec le master plan qui prévoyait de 67 000 à 70 000 mouvements", note à son tour Céline Tellier. "Le gouvernement acte donc un développement de l’aéroport. Mais un développement modéré qui tient compte des impératifs climatiques."
Au final, parle-t-on vraiment d’un plafond de 55 000 ou de 63 250 mouvements par an, si on inclut les 15% de vols hors quota (moins de 34 tonnes et/ou moins de 19 passagers) ? "Ces 15%, c’est une estimation réalisée sur les années antérieures. Mais ces 15% seront peut-être 11% ou 18%, personne ne le sait. Et l’aéroport pourra solliciter une adaptation du curseur", précise Borsus.
« On n’allait pas tuer l’aéroport »
Chez Céline Tellier, on réaffirme la satisfaction de voir les avions les plus bruyants progressivement interdits la nuit. "C’est la résolution de 90% des pics de bruit d’ici à 2030, se réjouit-elle. Avec ce permis, la Wallonie change de paradigme: pour la première fois, on pose un cadre qui intègre enjeux climatiques, habitants et emplois." L’emploi, justement: plus de 10 200 travailleurs sont concernés, dont environ 80% à temps plein, rappelle Willy Borsus. "L’inquiétude était palpable", raconte-t-il, évoquant les rencontres avec travailleurs et syndicats.
Céline Tellier précise à son tour: "On va laisser aux acteurs économiques le temps de s’adapter et de mettre l’aéroport sur une trajectoire d’avenir. Une trajectoire pour un fret réaliste et plus durable qui intègre la réalité des changements climatiques et la préservation de la qualité de vie des habitants. C’est la seule façon de ne pas condamner ces emplois à terme", résume la ministre Écolo.
"On n’allait pas tuer notre aéroport pour impacter l’aérien dans le monde entier, comme d’aucun – hors gouvernement – nous le demandait. Ça, ce n’est pas raisonnable. Mais il y a beaucoup à faire au niveau européen", termine pour sa part Willy Borsus.