Négociations avec Engie sur le prolongement de Doel 4 et Tihange 3: la course contre la montre
La date butoir pour ficeler un accord sur le prolongement de Tihange3 et Doel 4 avait été fixée au 31 décembre. Et elle pourrait bien être respectée… En coulisses, ça négocie toujours. L’accord pourrait être validé par le kern ce vendredi soir ou ce samedi.
Publié le 30-12-2022 à 20h00 - Mis à jour le 30-12-2022 à 20h03
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Le gouvernement fédéral n’était pas encore en vacances ce vendredi.
Du côté des équipes du Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) et de la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen), on négociait toujours avec la direction d’Engie durant l’après-midi ce vendredi, les dernières modalités permettant la prolongation de Doel 3 et Tihange 4.
Et une fois tous ces points tranchés, l’accord doit être encore validé par le conseil ministériel restreint, le kern, où l’ensemble des composantes politique de la Vivaldi sont représentées, mais aussi par le conseil d’administration d’Engie.
"Les négociations se poursuivent. Le kern se réunira ce vendredi soir ou ce samedi", nous expliquait une source bien informée en fin d’après-midi, tout en ajoutant que l’objectif restait plus que jamais "de parvenir à un accord avec Engie pour la date du 31 décembre."
Doel 4 et Tihange 3: pourquoi prolonger ?
C’est le 18 mars dernier que le gouvernement s’est accordé sur la prolongation de deux centrales au-delà de 2025.
Théoriquement, Doel 4 et Tihange 3, les deux réacteurs les plus récents du parc belge qui cumulent une capacité de production nucléaire de 2 gigawatts, auraient dû être "débranchés" du réseau en 2025. Mais la guerre en Ukraine a changé la donne. Face à un potentiel risque dans la sécurité d’approvisionnement, lié à l’arrêt de l’importation massive de gaz russe, à l’envolée des cours du gaz sur les marchés de gros mais aussi à la mise à l’arrêt d’une grosse partie du parc nucléaire français, le gouvernement a décidé de prolonger l’exploitation de ces deux réacteurs pour dix ans, à partir de novembre 2026.
Travaux obligatoires avant remise en route
Mais avant cette remise en route, une série d’investissements obligatoires doivent être consentis par l’exploitant, le groupe français Engie. Les négociations avaient abouti dans une première phase à une lettre d’intention non contraignante, en juillet dernier, qui traçait le cadre d’un futur accord, dont l’objectif était qu’il soit finalisé pour le 31 décembre.
"S’il n’y a pas encore d’accord, c’est parce qu’on ne va pas brader les intérêts financiers de la Belgique", nous glissait une autre source proche du gouvernement ce vendredi, qui ajoutait que les lignes pourraient vite bouger et que l’enjeu restait de pouvoir démarrer rapidement les travaux nécessaires pour l’exploitation à long terme de Doel 4 et Tihange 3. C’est que le temps presse, si l’on veut que les deux réacteurs puissent être techniquement prêts pour l’hiver 2026-2027.