Rétrofit: une nouvelle étape vers un cadre légal en Belgique
Transformer une voiture thermique en électrique est possible, mais légalement compliqué. Un projet d’arrêté royal doit changer la donne
Publié le 27-12-2022 à 16h29 - Mis à jour le 28-12-2022 à 08h31
Si vous regardez la télévision française, vous avez probablement pu voir des reportages sur des anciennes voitures converties à l’électricité. Un concept qui tient en un mot: le rétrofit. Outre-Quiévrain, des professionnels de l’automobile en ont fait un business model rentable. Un concept qui permet aussi aux conducteurs de bénéficier des avantages d’une voiture électrique sans devoir débourser des sommes astronomiques.
Actuellement, ces professionnels sont obligés d’homologuer chaque véhicule individuellement en l’exportant puis en le réimportant chez nous.
Le projet d’arrêté royal est prêt
La donne devrait changer. Interrogé à la Chambre par le député Josy Arens (cdH), le ministre de la Mobilité, Georges Gilkinet (Écolo) a annoncé qu’un cadre légal était prêt. "En l’absence d’initiative européenne sur le rétrofit, j’ai décidé de travailler au rétrofit des véhicules et ce, afin d’accélérer le verdissement du parc automobile", a expliqué Georges Gilkinet dans sa réponse. "Pour ce faire, il fallait définir une série de prescriptions techniques, en concertation avec les régions. Mon cabinet a donc invité les régions à participer à un groupe de travail ad hoc."
Ce travail étant terminé, le ministre annonce qu’un projet d’arrêté royal est prêt: "Il va à présent être soumis à l’avis de la Commission Administration-Industrie, qui est composée des représentants des fédérations automobiles. Le projet devra officiellement être soumis aux régions qui transmettront leur avis dans un délai de 60 jours."
Une fois cette étape franchie, le texte sera notifié à la Commission européenne et au conseil d’État. En fonction de ce texte fédéral, la Wallonie pourra alors préparer son arrêté concernant les compétences régionales. Du côté de la Febiac, la Fédération belge de l’industrie de l’automobile, on émet quelques réserves. "Nous n’avons pas de positions fermes sur le sujet. Nous constatons notamment qu’il y a des limites d’augmentation de puissance", observe Michel Martens de la Febiac. "On se demande qui est le législateur pour interdire une augmentation de la puissance, alors qu’il se pourrait que le détenteur du véhicule en ait besoin de davantage, sous condition que le système de freinage soit adapté et que l’équilibre des masses soit préservé."
Ce texte répondra-t-il aux inquiétudes des acteurs du rétrofit, qui espèrent la mise en place d’une homologation en série et non-individuelle ? Réponse début 2023.