Lieux accidentogènes en Wallonie : ces aménagements routiers qui sauvent des vies
En 2021, le SPW Mobilité a investi 96 millions d’euros pour aménager les grands axes wallons et diminuer le risque d’accidents graves.
Publié le 24-12-2022 à 08h15 - Mis à jour le 24-12-2022 à 09h43
:focal(661.5x380:671.5x370)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/3HPE2QKZAFFTXGU6NZWSGSDQMA.jpg)
En Belgique, entre 2017 et 2021, 2.713 personnes ont perdu la vie dans un accident de la route. Parmi ces victimes, 1.219 sont décédées en Wallonie, majoritairement sur les autoroutes et les nationales, qui constituent les principaux points noirs du réseau.
“L’alcool, la vitesse, la distraction ou la fatigue sont à l’origine d’une grande partie des accidents de la route, explique Benoït Godart, le porte-parole de l’Institut Vias. Outre une sensibilisation accrue des usagers, il est toujours possible de diminuer le nombre de collisions graves ou mortelles en aménageant intelligemment nos axes routiers. ”
CARTE | Wallonie: voici où ont eu lieu les accidents mortels en 2019, 2020 et 2021S’ils ne peuvent pas influer directement sur la conduite sous emprise, quelques équipements spécifiques suffisent ainsi à forcer les automobilistes à réduire leur vitesse ou encore accroître leur vigilance. Exemple à Marche-en-Famenne où l’accès au centre-ville depuis la N4 a été repensé de A à Z depuis quelques années.
“Pour freiner l’entrée dans la ville, il a été décidé d’adapter la vitesse à 70 km/h. Pour y parvenir, outre l’installation de panneaux de signalisation, les autorités ont ramené la circulation à une bande contre deux précédemment, avec un marquage au sol très clair. Des poteaux rouges ont aussi été installés à l’approche de la ville pour signaler la présence d’un danger potentiel. Enfin, les automobilistes qui viennent de Namur ne peuvent plus accéder au centre commercial de Marche en traversant la nationale. Désormais, ils doivent sortir et prendre un rond-point pour y accéder”, analyse Benoit Godart, ravi que cette “infrastructure bien pensée” ait permis de sécuriser les environs. “Car des études de Vias le prouvent : les vitesses mesurées sont toujours moindres dans les zones où un aménagement a été réalisé. ”
Des gros chantiers comme celui de Marche-en-Famenne aux simples travaux de réfection, la Wallonie en réalise des milliers chaque année sur ses axes principaux. Rien qu’en 2021, 150 millions d’euros (96 millions en aménagement et 62 millions en entretien) ont ainsi été investis par le SPW Mobilité.
Crevaison sur l’autoroute: voici ce qu’il faut faire pour être indemnisé“Mais plus localement, certains axes secondaires posent également problème”, note Benoit Godart, qui donne l’exemple de “ces longues lignes droites où l’on prend facilement de la vitesse”. Comme sur la chaussée d’Alsemberg, à Braine-L’Alleud, où Vias a récemment comptabilisé 100 accidents en 10 ans.
“Sécuriser un chemin très fréquenté n’est pas une mince affaire. Non seulement ça a souvent un coût important pour les finances communales, mais il faut également parvenir à convaincre les citoyens qu’installer une chicane, élargir des trottoirs ou placer un radar n’est pas destiné à les embêter”, explique Henri Detandt, l’échevin brainois de la Mobilité, finalement heureux que l’aménagement de deux des carrefours les plus dangereux de la chaussée d’Alsemberg ait permis de ralentir la vitesse des véhicules à l’approche du centre-ville. “En espérant maintenant que les conducteurs prendront eux aussi leur responsabilité en ne roulant pas sous emprise. ” Et que ce point noir ne se déplace pas un peu plus loin.