Le MR, un poil à gratter dans la Vivaldi et un « business as usual » à la Région
Deux salles, deux ambiances. À la Fédération Wallonie-Bruxelles, le MR joue la carte de la collégialité. Par contre, au sein de la Vivaldi…
Publié le 10-12-2022 à 09h00 - Mis à jour le 10-12-2022 à 09h03
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La vie politique n’est pas un long fleuve tranquille. Au sein du gouvernement fédéral, elle ressemble même parfois à un violent torrent. Pour preuve: l’état de grâce, qui suit traditionnellement les mises en place de nouveaux exécutifs, n’a pas duré bien longtemps.
Dès novembre 2020, soit à peine quelques semaines après la prestation de serment d’Alexander De Croo, le MR, par la voix de Georges-Louis Bouchez, s’opposait à l’idée d’une taxe carbone lancée par la ministre Zakia Khattabi.
Les premières notes d’une musique sur laquelle vont danser les membres de la Vivaldi durant toute la législature.
Mesures pour lutter contre le Covid-19, effort budgétaire, réforme des pensions, politique énergétique… Quel que soit le dossier, Georges-Louis Bouchez n’hésite pas à "torpiller", le plus souvent via Twitter, les décisions prises par le gouvernement, et donc… avec le MR.
"C’est un phénomène auquel on doit s’attendre à l’avenir, nous avait confié Pierre Vercauteren, politologue à l’UCLouvain. Une des raisons tient dans la nécessité pour tout parti, dans une coalition aussi large que la Vivaldi, d’avoir de la visibilité alors qu’il fait face à des difficultés pour marquer la politique du gouvernement de son empreinte."
Une "particip-opposition" qui génère des tensions. À plusieurs reprises, Alexander De Croo a fait part de son agacement face à cette attitude.
Mais si le Premier ministre est parfois ciblé par les libéraux francophones, ce sont surtout les écologistes qui en prennent pour leur grade.
Du côté d’Écolo, on évoque une "technique du spectacle", qui serait exacerbée par la surmédiatisation des débats fédéraux par rapport aux autres niveaux de pouvoir. Dans les rangs verts, on déplore aussi "une attitude qui fait traîner certains dossiers importants".
Parler aux Flamands sans parler le flamand…
Il faut noter qu’au nord du pays, on observe cette "particip-opposition" du MR avec un autre regard. " Paradoxalement, cette attitude fait que la Flandre commence à bien connaître Georges-Louis Bouchez, observe Carl Devos, politologue à l’UGent. Presque davantage que Paul Magnette et Thomas Dermine qui, eux, parlent et maîtrisent le néerlandais. Le président du MR est très présent dans les médias flamands et il prend ces positions qui résonnent chez une Flandre plus profonde, qui est davantage de centre droit. Ce qui pose problème pour l’Open Vld, car on reproche souvent à Alexander De Croo et Egbert Lachaert de ne pas être de vrais libéraux. Cette attitude singulière génère de la sympathie. Et il est possible que Georges-Louis Bouchez, qui ne fait pas secret de ses ambitions fédérales et a son propre agenda, pourra utiliser un jour ce soutien flamand."