Procès des attentats de Bruxelles: voici les autres cibles envisagées par les terroristes
Ce mardi 6 décembre 2022, au procès des attentats de Bruxelles, l'acte d'accusation reprend les résultats des recherches effectuées sur le Web par les terroristes. Cinq cibles étaient prévues, mais les terroristes avaient envisagé d'attaquer des stades de foot ou encore la rue de la Loi, au coeur de la capitale belge.
Publié le 06-12-2022 à 13h04 - Mis à jour le 06-12-2022 à 13h22
"On avait plein de plans, plein d'idées." Tous les fichiers contenus dans un ordinateur, découvert dans une poubelle devant l'immeuble de la rue Max Roos à Schaerbeek, où plusieurs membres de la cellule terroriste se sont planqués durant des mois, ont été extraits et analysés, selon les procureurs fédéraux.
L'analyse d'un ordinateur portable a mis en évidence les recherches effectuées par le groupe terroriste sur plusieurs cibles. Cinq lieux d'attaques étaient initialement prévus, selon une déclaration téléphonique. Parmi les cibles identifiées, citons des stades de football, la rue de la Loi, des cibles potentielles en France.
D'autres sites ont également été pointés: la caserne de Flawinne, l'hôpital de Neder-Over-Hembeek, son dicteur, des cafés-concerts de Bruxelles, le musée belge de la radiologie, des centrales nucléaires belges, etc.
"Une véritable médiathèque pour djihadistes" découverte
Les enquêteurs ont également découvert "une véritable médiathèque pour djihadistes", selon les propres termes du parquet fédéral. Comme une imposante documentation reprenant "plusieurs milliers de pièces faisant l'apologie du terrorisme" et plusieurs thèmes propres à l'idéologie de l'état islamique (égorgements, attentats kamikazes, scènes de combat, etc.). Par ailleurs, on y a retrouvé des fichiers portant notamment sur la falsification de documents, la fabrication d'explosifs, les armes et la fabrication de silencieux ou encore les combats et entrainements.
Les policiers ont également sorti de l'ordinateur saisi à Schaerbeek de nombreux fichiers audio, dans lesquels les kamikazes exposent clairement leurs motivations et l'avancement de leur projet meurtrier à l'attention d'un certain "Abou Ahmed", qu'ils appellent aussi "l'émir", laissant penser que les attentats ont été coordonnés depuis l'étranger.
Mais aussi, certains de ces enregistrements leur permettent de comprendre que la Belgique n'était pas envisagée comme une cible, mais comme une "base de repli" après des attentats qui auraient à nouveau été commis en France.
Ces conversations révèlent surtout la raison pour laquelle les terroristes ont décidé d'agir dans la précipitation, le 22 mars, à Bruxelles. Les frères El Bakraoui étaient recherchés par toutes les polices depuis la découverte de la planque rue du Dries à Forest, le 16 mars. Ils risquaient donc d'être arrêtés avant d'avoir eu le temps de terminer leur projet initial d'attentat en France.
Neuf accusés dans le box de la cour d'assises
Dans ce procès hors normes, annoncé pour six à neuf mois d'audiences, dix hommes sont accusés, dont un, Oussama Atar, fait défaut. Il serait mort en Syrie. Les neuf autres sont Mohamed Abrini, Osama Krayem, Salah Abdeslam, Sofien Ayari, Bilal El Makhoukhi, Hervé Bayingana Muhirwa, Ali El Haddad Asufi, Smail Farisi et Ibrahim Farisi. Les huit premiers sont accusés de participation aux activités d'un groupe terroriste, d'assassinats terroristes sur 32 personnes et de tentatives d'assassinat terroriste sur 695 personnes. Le neuvième ne doit répondre que de participation aux activités d'un groupe terroriste.