Procès des attentats de Bruxelles: les victimes ont "de grosses crises d'angoisse" (vidéo)
Sylvie et Christelle, deux rescapées des attentats du 22 mars 2016 survenus à Bruxelles, ont souhaité être présentes ce lundi 5 décembre 2022 pour le premier jour du procès des terroristes présumés.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/837fb638-180d-4fab-a143-18d1b66f5b68.jpg)
Publié le 05-12-2022 à 11h01 - Mis à jour le 05-12-2022 à 11h10
Sylvie Ingels et Christelle Giovannetti forcent le respect. Avec courage, ces deux rescapées des attentats de Bruxelles sont présentes dans la salle d'audience ce lundi matin où se déroule le début du procès des attentats de Bruxelles. La première a survécu à l'attentat survenu à l'aéroport de Bruxelles, la seconde à celui de la rame de métro de Maelbeek.
Sylvie Ingels revenait de voyage, le 22 mars 2016, et se trouvait dans le hall des départs lors des explosions. Encore traumatisée par le drame auquel elle a survécu et victime "de crises d'angoisse et de migraines", elle a souhaité être présente pour le premier jour du procès des terroristes présumés. "Ces dernières nuits, ces dernières journées ont été très stressantes, très angoissantes", explique-t-elle, avant d'entrer dans la salle d'audience et de faire face à ses bourreaux. "Je me suis dit qu’il fallait passer le cap en venant jusqu'ici. Et peut-être qu'en étant présence, je passerai ce cap de stress et d’angoisse. Peut-être que je serai moins angoissée…"
Et Sylvie Ingels d'ajouter: "Je n'appréhende pas leur regard, mais j’appréhende de voir les auteurs qui ont gâché ma vie et celle des autres victimes devant moi. Pour moi, il n’y a pas vraiment d’enjeux dans ce procès. J’essaie simplement de pouvoir me reconstruire. J’espère pouvoir le faire après ce procès."
C'est aujourd'hui que ça commence vraiment (...) c'est beaucoup d'émotions, beaucoup de choses qui reviennent, des cauchemars...
Christelle Giovannetti a, elle, survécu à l'attentat du métro de Maelbeek, "où j'ai perdu l'audition". Elle était dans la voiture n°1 du métro lorsque la bombe a explosé. "Ce jour-là, je suis partie un petit peu en retard. Un collègue m’a téléphoné pour me dire qu’il y avait eu une explosion à Zaventem. Lorsque je suis arrivée sur le quai, tout le monde était sur son portable en train de suivre les infos. Je suis montée dans le métro, j’ai mis mes oreillettes et j’ai appelé un ami. Nous étions en pleine conversation, lorsqu’un choc violent nous a tous secoués. J’ai eu l’impression que la voiture se soulevait sur la rame. Puis, il y a eu un éclair avec une espèce de souffle et … le noir total." Depuis lors, elle porte un appareil auditif. Six ans après le drame, Christelle souffre d'un traumatisme psychique omniprésent et des plaies toujours à vif, tant le parcours judiciaire et administratif est chargé de lourdeurs pour les victimes. "J'ai déjà vu les accusés (lors de l'audience préliminaire, NDLR), c'est un stress en moins, mais malgré tout, c'est aujourd'hui que ça commence vraiment (...) c'est beaucoup d'émotions, beaucoup de choses qui reviennent, des cauchemars,...", dit-elle.
+ A LIRE AUSSI Procès des attentats de Bruxelles: déjà deux jurés absents
Sarah Esmael Fazal a, elle, perdu sa soeur, Sabrina, dans la station de métro bruxelloise. "C'est important pour moi d'être là, pour représenter ma sœur. (...) Je suis là pour elle aujourd'hui", dit-elle. "Je ne pense pas qu'ils m'apporteront des réponses (...) Je n'ai pas de haine envers eux, aucune haine. Je leur ai pardonné, je suis bien avec moi-même."
Neuf hommes sont accusés dans ce procès des attentats qui ont ciblé l'aéroport de Zaventem et une station de métro le 22 mars 2016 à Bruxelles. L'un d'eux doit répondre de participation aux activités d'un groupe terroriste, les autres sont également poursuivis pour assassinats et tentatives d'assassinat dans un contexte terroriste. Un dixième accusé est quant à lui présumé mort.