Black-out ou pénuries d'électricité: la Belgique pourrait-elle connaître des délestages comme en France?
La situation énergétique de la France s’annonce précaire cet hiver. Pour éviter un black-out, des opérations de délestage pourraient être opérées en janvier. Mais qu'en est-il pour la Belgique ?
Publié le 02-12-2022 à 04h00 - Mis à jour le 02-12-2022 à 07h58
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Face à une pénurie possible d’électricité, la France va peut-être connaître des délestages en janvier. Mais en Belgique, la situation est très différente. Si un plan de délestage permettant d’éviter un black-out existe, il ne devrait pas être utilisé durant cet hiver.
"Selon nos prévisions, il n’y aura pas de difficultés concernant la sécurité d’approvisionnement", explique Jean Fassiaux, porte-parole d’Elia, le gestionnaire du réseau haute tension.
Comment la France anticipe ses futures coupures d’électricitéMême son de cloche au cabinet de la ministre de l’Énergie: "Que ce soit pour le gaz ou l’électricité, nous disposons d’un mix énergétique et d’une position unique, précise la porte-parole de Tinne Van der Straeten (Groen). Lorsque nous avons préparé le plan hiver, nous avons tenu compte de la situation en France. Nos contacts bilatéraux nous permettent aussi de suivre en permanence la situation. Notre objectif est même de pouvoir continuer à soutenir la France avec nos unités de production."
Reste que dans le contexte spécifique de la guerre en Ukraine, Elia surveille un ensemble d’éléments.
"Nous sommes notamment attentifs aux prévisions météo, car un épisode hivernal extrêmement difficile ou des conditions peu favorables pour la production d’énergie renouvelable peuvent avoir de l’importance, explique Jean Fassiaux, d’Elia. On surveille aussi les éventuelles maintenances non programmées d’unités de production."
Baisse de la conso
Durant l’hiver, on observe en Belgique des pics de consommation qui atteignent 12 à 13 gigawatts aux heures de pointe.
Mais, selon Elia, la consommation des Belges a chuté durant le mois d’octobre de 10%. Les températures clémentes et l’explosion des prix ont probablement joué dans ce soudain changement. "Il faudra voir si ce mouvement s’accentue avec l’arrivée des périodes plus froides, commente Jean Fassiaux. Mais cela pourrait nous donner davantage de latitude en matière de sécurité d’approvisionnement. Enfin, si les problèmes du parc nucléaire français peuvent limiter les possibilités d’importation, nous pouvons toujours compter sur d’autres options dans le marché interconnecté. Et nos besoins en importation sont très limités par rapport à ce que l’on a connu il y a quelques hivers…"