Greffier suspendu: «Ça va ramener un peu de calme… et des sourires»
Le Bureau du Parlement wallon a donc pris une décision claire ce jeudi en fin de matinée : le greffier Frédéric Janssens est écarté de ses fonctions pour 6 mois « dans l’intérêt du service ». Il n’était pas présent au Parlement ce matin.
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Publié le 15-09-2022 à 12h57 - Mis à jour le 15-09-2022 à 13h07
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On sentait bien qu’il n’était plus temps de tergiverser. Le communiqué de presse du premier Bureau, qui s’est tenu mardi matin au Parlement wallon, avait laissé le personnel sur sa faim. La grogne était d’ailleurs montée d’un ton. Et il se disait que, sans mesure concrète, des actions pourraient être menées lors de la cérémonie officielle des Fêtes de Wallonie ce samedi à Namur. Ou la semaine prochaine, lors de la plénière du Parlement.
A priori, il n’en sera rien. Le président du Parlement wallon, Jean-Claude Marcourt, et les quatre députés de la majorité qui composent le Bureau du Parlement régional, ont décidé de suspendre le greffier de ses fonctions pour 6 mois. Le personnel en a été informé directement, cette fois (et pas par voie de presse), et rapidement.
"On voit à nouveau des gens sourire", témoigne-t-on depuis les bureaux du greffe.
Attaque, contre-attaque
Pour rappel, une plainte pour harcèlement a été déposée par un membre des services du greffe contre le plus haut fonctionnaire de Wallonie. À savoir le greffier Frédéric Janssens, secrétaire général du Parlement wallon.
Une réunion urgente du Bureau – qui chapeaute le Parlement wallon et qui contrôle les décisions et la gestion du greffier – s’était tenue mardi matin. Frédéric Janssens avait été entendu. Des informations complémentaires devaient encore être livrées aujourd’hui, pour permettre au Bureau de se faire une idée, si c’était encore nécessaire.
Mais aucune décision n’avait été prise au terme de ce premier Bureau. Entre-temps, les plaintes du personnel, pourtant exprimées depuis des années, étaient elles-mêmes l’objet de critiques. Sous deux angles assez précis: le greffier serait victime d’une chasse à l’homme (comme l’ex-député MR Olivier Destrebecq le soutenait encore ce jeudi matin sur Twitter) et/ou le changement de statut du personnel, qui se prépare en ce moment, serait à l’origine de cet assaut contre le greffier.
Dans un courrier soutenu par la moitié des services du greffe (52 personnes sur 106), le personnel a voulu livrer sa version des faits ce matin. Et à transmettre ledit courrier aux députés et à l’auditorat du travail dans la foulée (lire aussi, ci-dessous, le courrier dans son intégralité).
Dialogue et climat social
Bref, Jean-Claude Marcourt et les autres députés qui siègent au Bureau ont voulu calmer le jeu. Et montrer qu’ils avaient entendu, au moins pour partie, la révolte du personnel.
Ainsi, au-delà de la suspension du secrétaire général du Parlement wallon, le personnel qui travaille sous son autorité sera bien entendu: "Le Bureau souhaite, au départ de cette décision, pouvoir développer avec l’ensemble du personnel un dialogue permettant à chacun de pouvoir librement et en toute transparence participer à cette amélioration du climat social". Ce qui était déjà plus ou moins décidé mardi.
Mais il est désormais précisé que lapremière action du Bureau "serait d’organiser une rencontre avec le conseil du personnel de manière à établir un programme de consultation. Dans l’évolution du dossier, le Bureau examine la possibilité de se faire accompagner d’un organe extérieur pour lui permettre d’atteindre les objectifs fixés". Et c’est aussi un point attendu par les agents.
«Un gros soulagement»
"Je pense que la décision de suspension va en effet calmer tout le monde", confirme un fonctionnaire du greffe. Ni fiesta, ni cotillons. "Mais on ressent un gros soulagement et l’envie d’aller de l’avant pour le bien du Parlement et de la démocratie."
Ce jeudi matin, le greffier n’était pas présent dans les bureaux du Parlement et il n’a pas participé au Bureau.
La réunion était par ailleurs suivie d’une conférence des présidents, qui est prévue traditionnellement le jeudi précédant la semaine des commissions wallonnes.