Van Laethem sur la hausse des cas Covid: «Le nombre de cas, on s’en fout, cela n’a plus aucune importance»
Les chiffres Covid ne cessent d’augmenter depuis un mois en Belgique. Sommes-nous dans une vague ? Allons-nous bientôt atteindre un pic ? Devrions-nous renforcer les mesures sanitaires ? On fait le point sur la situation avec Yves Van Laethem.
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- Publié le 12-07-2022 à 20h41
- Mis à jour le 13-07-2022 à 10h12
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La situation sanitaire liée à la crise du coronavirus se dégrade actuellement en Belgique. Les chiffres publiés ce mardi 12 juillet par Sciensano le confirment: presque tous les indicateurs sont à la hausse. Qu’est-ce que cela signifie? Sommes-nous dans une nouvelle vague? Quand allons-nous atteindre un pic? Allons-nous vers un renforcement des mesures? On fait le point sur la situation avec Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral Covid.
Quelle est la situation actuelle?
Dans notre pays comme dans beaucoup d’autres autour de nous, il y a une augmentation du nombre de cas détectés de l’ordre des 15-20%, mais l’augmentation au niveau des hospitalisations est beaucoup moindre.
À l’hôpital, il y a probablement plus de patients qui sont là avec le Covid que pour le Covid. Ils sont venus pour autre chose et ont été testés positifs au Covid entre-temps. Cela se remarque d’ailleurs dans les soins intensifs, où les cas de Covid n’augmentent que très très doucement à l’heure actuelle.
En fait, on a un découplage entre nombre de cas détectés et les hospitalisations. Si on regarde l’impact sur les soins de santé, on ne peut pas dire qu’on a un problème ou qu’on court vers un problème. Individuellement, le risque n’est pas nul, mais le risque global pour la société est peu important.
Rien d’alarmant, donc?
Rien d’alarmant. C’est la xième vaguelette. Le nombre de cas, on s’en fout. Depuis Omicron, cela n’a plus aucune importance. Ce qui compte, c’est l’occupation des lits à l’hôpital et aux soins intensifs. Du point de vue clinique, cela restera une vaguelette. On doit dédramatiser les nouveaux cas détectés. Il ne faut pas les banaliser mais il ne faut pas surévaluer leur impact non plus.
Le variant BA.5 d’Omicron est maintenant dominant en Belgique. BA.2 représente à peine 10% des nouvelles infections. Le côté rassurant, c’est qu’il n’y a pas vraiment de différence entre BA.2 et BA.5. C’est d’ailleurs pourquoi je suis étonné de l’avis alarmiste des responsables européens de la santé. Ils veulent se précipiter sur la seringue, vacciner au plus vite. Cela ne représente pas très bien la réalité du terrain belge.
Quand allons-nous connaître le pic de cette vaguelette?
Si on suit l’exemple portugais, ils ont eu un bon mois d’augmentation avant que cela ne commence à diminuer.
L’augmentation chez nous a commencé vers le 15 juin. On devrait donc connaître un pic aux alentours de la fête nationale, d’ici 8 à 10 jours, après quoi les nouveaux cas détectés devraient diminuer petit à petit, avec un décalage pour les hospitalisations, comme à l’habitude.
On peut continuer à vivre «normalement», alors?
Il y a évidemment des précautions à prendre. Si vous êtes fragile, n’allez pas n’importe où et portez un masque dans les endroits encombrés.
Si vous êtes jeune et que vous fréquentez les festivals, les soirées, n’allez pas embrasser papy ou une personne qui vient d’avoir une greffe de cœur. Si vous rendez visite à des personnes fragiles, lavez-vous les mains et portez un masque. C’est une question de bon sens.
De nouvelles mesures ne sont donc pas à l’ordre du jour?
Auraient-elles du sens? Autant cela paraîtrait évident en septembre/octobre. Il fait plus gris, plus froid, on se regroupe plus. Autant nous sommes actuellement dans la meilleure période de l’année: il fait plus chaud, on est plus souvent dehors, il y a moins de gens au travail, il n’y a plus école.
En Belgique, le discours actuel des politiques est sensé. Ils ne se veulent pas alarmants et favorisent la précaution. Ils rappellent aux gens de faire attention, surtout aux plus fragiles.
Un mot sur la vaccination. Pourquoi proposer une 4edose aux plus de 65 ans en septembre?
C’est surtout une dose de précaution, en prévision de l’automne/hiver. Personne ne sait ce qu’il se passera dans les mois à venir. Les plus de 65 ans, les immunodéprimés, les femmes enceintes, les personnes ayant de la comorbidité sont les personnes les plus à risque. En vaccinant ces personnes en septembre/octobre , on évite de les retrouver en novembre/décembre/janvier aux soins intensifs en cas de nouvelle vague.
Nous dirigeons-nous vers une 2e dose booster obligatoire?
Cette seconde dose booster est fortement recommandée pour les gens à risque. On n’impose rien, mais on espère que les plus fragiles accepteront de se faire vacciner. Cela devrait leur éviter de gros ennuis.
Quant au reste de la population, si elle souhaite recevoir cette dose, elle peut la recevoir. Mais si on a moins de 50 ans et qu’on est en parfaite santé, le second booster ne va pas changer grand-chose à notre vie.