Fédération Wallonie-Bruxelles: l’impact du Covid sur le sport, ses fédérations et ses affiliés
Si le nombre de sportifs affiliés en Fédération Wallonie-Bruxelles retrouve son niveau d’avant-Covid, certaines fédérations peinent à sortir la tête de l’eau.
Publié le 10-06-2022 à 16h01
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À quel point la pandémie a-t-elle impacté le sport à Bruxelles et en Wallonie? La Fédération Wallonie-Bruxelles a tenté de répondre à la question en comparant notamment les affiliations recensées le 31 décembre 2019, avant le Covid, et le 31 décembre 2021. Et les enseignements sont nombreux.
1Un retour aux chiffres d’avant-Covid
Comme attendu, la crise sanitaire a fait beaucoup de mal au secteur sportif pendant les deux premières vagues, au printemps et à l’automne 2020. Dans l’obligation de suspendre temporairement les entraînements et autres compétitions en raison de la fermeture des salles notamment, l’ensemble des fédérations de la FWB a ainsi vu 32.271 licenciés se désaffilier durant la première année de la pandémie.
"Mais heureusement, 2021 a marqué le retour des sportifs dans les clubs", remarque la ministre des Sports, Valérie Glatigny. Un retour si prononcé (30.744 athlètes) - principalement chez les hommes - que les effets de la crise ne ressentent quasiment plus sur l’ensemble des affiliations en Fédération Wallonie-Bruxelles.
2Le cyclisme, le golf et l’équitation en hausse
À l’instar du football et du tennis, qui restent les sports les plus pratiqués à Bruxelles et en Wallonie avec respectivement 204.453 et 69.040 affiliés au 31 décembre 2021, le basket-ball a ainsi profité de 2021 pour rebondir (50.777 licenciés; +7,50% depuis fin 2019) et confirmer son attractivité auprès des sportifs francophones. Mais d’autres disciplines, quasiment toutes individuelles et accessibles en extérieur, font encore mieux. Exemple avec le canoë - sans doute poussé par le célèbre "effet kayak" - mais aussi le cyclisme qui ont vu les affiliations augmenter de 21% durant les deux dernières années.
Avec 16,5% de nouveaux venus en deux ans, l’Association francophone belge de golf fait aussi partie des fédérations qui s’en sont le mieux sorties au sud du pays. "Comme tout le monde, on craignait une baisse de nos affiliés durant la crise. Mais en axant notre communication sur les bienfaits de notre discipline sur la santé mentale, nous sommes parvenus à inverser la tendance, explique Émilie Geury, la secrétaire générale de l’AFGOLF. Des jeunes qui n’osaient pas franchir le pas ont profité de la fermeture des salles de sport pour tester notre sport (qui était l’une des premières accessibles, NDLR) et s’y convertir. Désormais, c’est à nous de fidéliser ces nouveaux joueurs."
Enfin, certaines fédérations ont également profité des bons résultats de leurs représentants durant les JO de Tokyo pour revenir à la situation d’avant-Covid. Ce qui est sans doute le cas, par exemple, de la Ligue équestre francophone qui a enregistré 10% de nouvelles inscriptions en 2021.
3Les sports de combat dans les cordes, mais pas seulement…
À l’instar d’ÉnéoSport, l’association dédiée aux aînés, plusieurs fédérations wallonnes sont encore impactées par la crise sanitaire. À commencer par les sports de combats qui ont perdu, en moyenne, plus de 12% de leurs affiliés entre 2020 et 2022.
Président de la jeune Fédération francophone de kickboxing et Muay Thaï, la plus touchée par les désaffiliations (-58,23% en deux ans) en Wallonie, Gino Buonopane ne peut que constater les dégâts. "Je pratique les arts martiaux depuis 1972 et je n’ai jamais vécu une période aussi trouble pour nos disciplines, assure-t-il. Pour tous ceux qui aiment les sports de contact, le Covid est certainement une des pires choses qui pouvaient arriver. Les autorités, les fédérations et les clubs ont eu beau se démener en trouvant un maximum d’alternatives pour garder la tête hors de l’eau, la pandémie nous a fait beaucoup de tort, surtout pendant les premiers mois. Mais heureusement, la situation s’améliore…" Pour preuve, le nombre d’inscrits à la LFKBMO repart déjà à la hausse.
"Aujourd’hui, on sent que les sportifs ont moins peur du Covid, poursuit Gino Buonopane. Ils reviennent suivre les cours collectifs et ils s’affilient de nouveau, comme avant. Dans notre fédération, les derniers chiffres sont plutôt encourageants. Petit à petit, nous nous rapprochons des chiffres de 2019."
Plus étonnant, d’autres disciplines, normalement moins impactées par le respect de la distanciation sociale, sortent également peu à peu d’une longue période de turbulences. C’est le cas de la gymnastique et de l’athlétisme qui ont perdu respectivement 15,21% et 6,57% de leurs pratiquants. Avec la natation, qui a littéralement plongé (-30,64%) entre 2020 et 2022, ces baisses représentent 13.661 désaffiliations en l’espace de 24 mois seulement. Énorme!