Ces communes où le chômage ne cesse d’augmenter/diminuer en Wallonie
Si le nombre de demandeurs d’emploi baisse constamment depuis mars 2021, certaines communes peinent plus que d’autres à remettre tous les Wallons sur le marché du travail. Analyse.
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Publié le 20-04-2022 à 09h55 - Mis à jour le 20-04-2022 à 10h32
C’est un fait: le marché du travail reprend du poil de la bête en Wallonie. Pour preuve, la demande d’emploi dans la Région vient de baisser pour le 13e mois d’affilée. Mars 2022 ayant été marqué par un nouveau recul du nombre de chômeurs (-3,3% par rapport à mars 2021) inscrits au Forem.
Fin mars, la Wallonie comptait ainsi 196.373 chômeurs - dont 120.522 demandeurs d’allocations et 33.466 jeunes en stage d’insertion professionnelle - contre 201.426 demandeurs d’emploi inoccupés à la fin de l’année 2021.
De nouveau dans une bonne dynamique depuis un an, l’économie wallonne profite à tous: le taux de la demande d’emploi représente désormais 12,2% de la population active wallonne, alors qu’il s’élevait à 12,7% à la fin des mois de mars 2021 et 2020.
Mais si la Wallonie se trouve désormais dans une spirale positive, force est de reconnaître que certaines entités régionales continuent de souffrir. Analyse sur base des chiffres compilés par l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et la statique (Iweps).
1Le problème du chômage de longue durée
Si le chômage de courte durée (moins de 6 mois d’inactivité) a diminué de 4,8% (de 29,5% contre 24,7%) en Wallonie entre 2016 et 2021, le chômage de longue durée (au moins cinq ans d’inactivité) a quant à lui augmenté de 0,2% (de 16,9% contre 17,1%) durant la même période. Signe qu’il est bien plus difficile de revenir sur le marché du travail après une longue période d’inactivité.
Touchant principalement les provinces de Liège et du Hainaut, le chômage de longue durée est le plus important dans l’arrondissement de Liège (19,9%), selon les chiffres de l’Iweps. Suivent les entités verviétoises (18,9%), hutoises (18,5%) et carolos (18,2%).
2Plus d’offres d’emploi pour diminuer le chômage à court terme
À l’inverse de Liège ou Charleroi, qui peinent toujours à redynamiser leur économie sur le long terme, les autres régions wallonnes doivent principalement faire face à du chômage de courte durée. C’est le cas notamment dans le Luxembourg, en Brabant wallon ou en Wallonie picarde où le taux d’inactivité à court terme oscille entre 25% et 34%.
Point positif: la part de chômeurs de moins de six mois a diminué en moyenne de 3,7% lors des dix dernières années. Et la tendance devrait se poursuivre puisque, selon des chiffres de mars 2022, le Forem a récemment diffusé 29% d’offres d’emploi de plus qu’au mois de mars 2021.
3Des évolutions très différentes selon les communes
Plus localement, les disparités sont parfois plus importantes encore. C’est ainsi qu’un rapide coup d’œil sur les chiffres bruts permet de se rendre compte à quel point les bassins liégeois et carolo sont plus touchés par le chômage de longue durée mais aussi que le chômage de courte durée concerne plus souvent les communes limitrophes à l’est.
Autre constat: Olne (-11,1%) et Couvin (-10,8%) sont les deux entités wallonnes qui ont vu leur part de chômeurs de cinq ans et plus diminuer le plus fortement au cours de la dernière décennie. En comparaison, la moyenne des communes wallonnes sur la même période avoisine +1,48%.
À l’inverse, Musson (+10,4%) ainsi que les communes germanophones de Raeren (+10,3%) et Burg-Reuland (+10,1%) ont vu grimper en flèche le nombre de demandeurs d’emploi de longue durée entre 2012 et 2021.
Enfin, alors que la part des chômeurs wallons de moins de six mois a baissé de 5,9% en dix ans, ce taux dépasse même les 10% dans les communes d’Herbeumont, Bütgenbach, Tenneville, Bouillon, Ferrières, Rendeux et Daverdisse.
À l’autre bout du spectre, Amblève (+3%), Trois-Ponts (+3,3%) et Vresse-sur-Semois (+3,6%) affichent des statistiques moins reluisantes sur le court terme.
Covid: l’impact des deux dernières années
Si la crise du coronavirus s’est prolongée en 2021 sur les plans sanitaire et socio-économique, le marché du travail a malgré tout bénéficié d’une certaine reprise de l’activité économique à partir du mois de mars 2021. Et pour cause, c’est à cette période que le nombre de demandeurs d’emploi a commencé à diminuer grâce à une augmentation du nombre d’offres d’emploi (+25% en 2021 par rapport à 2020) diffusées par le Forem.
De façon générale, dans toutes les régions du pays, le pourcentage de chômeurs qui ont trouvé un emploi a augmenté entre 2019-2020 et 2020-2021. En Wallonie, 26,4% des Wallons au chômage ont trouvé un emploi entre 2020 et 2021.
Plus largement, depuis 2019, soit l’année avant le début de la pandémie, la part de chômeurs de courte durée (moins de six mois) a diminué partout en Wallonie tandis que la part de demandeurs d’emploi inoccupés depuis plus de cinq ans a (beaucoup) augmenté.
Au niveau communal, plusieurs entités luxembourgeoises tirent encore une fois leur épingle du jeu malgré la crise sanitaire.
Là où Saint-Ode, Bouillon ou encore Étalle ont vu la part de leurs chômeurs de moins de six mois diminuer de plus de 10% entre 2019 et 2021, Herbeumont a également constaté une chute de 6,1% de la part de ses chômeurs de longue durée.
Par contre, comme on pouvait s’y attendre, la crise du Covid a enfoncé un peu plus les demandeurs d’emploi inoccupés depuis plusieurs années. Exemple à Welkenraedt (14,9%) ou encore Tenneville (14,9%) qui, fin 2021, ont vu exploser le nombre de citoyens inscrits au chômage depuis au moins cinq ans.