Le Belge a encore une brique dans le ventre mais… (enquête)
42% des Belges envisagent de construire, acheter ou rénover dans les 5 ans, selon une enquête de la Confédération Construction.
Publié le 28-03-2022 à 06h00
"Le Belge a encore clairement une brique dans le ventre", constate la Confédération Construction qui publie une enquête, menée par iVox début mars auprès de 2000 personnes, sur les Belges et le logement.
On y apprend que 42% des Belges envisagent de construire, acheter ou rénover dans les cinq prochaines années. 17% disent avoir des plans pour construire.
Les Wallons sont plus nombreux que les Flamands à avoir des projets immobiliers, "en grande partie parce que la population en Wallonie est plus jeune", justifie la fédération des entreprises belges de construction. Or, les moins de 30 ans ont davantage de plans de construction (35%) ou d'achat (40%) que les 30-50 ans (21% et 26%).
Propriétaires surtout
À peine 18% des répondants envisagent en revanche de louer. "Nous choisissons donc clairement d'être propriétaire de notre logement. C'est malin, dit la Confédération. Être propriétaire de son logement est encore et toujours la meilleure manière d'épargner pour sa pension. C'est aussi un bon investissement, alors que le livret d'épargne ne rapporte plus rien."
Selon l'enquête, la location est souvent le fruit d'une nécessité financière. Pour 51% des (candidats) locataires, "la propriété est financièrement inenvisageable".
Des obstacles
L’enquête a également questionné les Belges sur les entraves à leurs plans de logement. Sans surprise, les prix des terrains, de la construction et des logements constituent le principal obstacle.
"Les prix des logements ont augmenté de 8% en 2021 et une augmentation de 5% est encore attendue cette année", note Niko Demeester, CEO de la Confédération Construction, renvoyant notamment au Covid qui a poussé les Belges à vouloir acquérir leur bout de jardin et à un parc immobilier "obsolète" accentuant le manque d'offre de logements appropriés.
Selon l'enquête, la grande majorité des locataires qui souhaitent devenir propriétaires dans les 5 ans "s'attendent à ce que leurs futurs projets soient fortement entravés", notamment en raison des prix et de l'évolution du marché hypothécaire.
Soutien financier
L’enquête questionne enfin les Belges sur les politiques en matière de logement. Celles qui prévoient un soutien financier sont appréciées. 79% des (candidats) propriétaires sont en faveur d’un meilleur soutien financier pour la rénovation énergétique, 77% d’une révision des frais de notaire et 74% en faveur de la pérennisation de la TVA à 6% sur les démolitions-reconstructions. 43% sont partisans d’une obligation de rénovation énergétique après acquisition d’un logement.
Amenés à se prononcer sur le dispositif "Stop au béton", prévu pour 2040 en Flandre et 2050 en Wallonie, trois (candidats) propriétaires sur quatre estiment que limiter les nouvelles constructions en dehors des zones résidentielles est une bonne chose, tout en craignant des répercussions importantes sur les prix (73%) et sur l’offre de logements (61%). Les conséquences d’une telle mesure amèneraient 90% des candidats-constructeurs à changer leur plan en se tournant surtout vers l’achat-rénovation et la démolition-reconstruction.
La rénovation énergétique oui, mais pas à n’importe quel prix
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Les prix de l'énergie sont sur toutes les lèvres pour le moment. De quoi inciter les Belges à entreprendre des travaux de rénovation énergétique? 22% d'entre eux envisagent en tout cas au cours des 5 prochaines années de se lancer dans ce type de travaux. Et la motivation première, selon l'enquête de la Confédération Construction, est d'ordre financier. Les prix de l'énergie (52%) sont la raison principale pour entreprendre une rénovation énergétique. "En rénovant, l'on espère économiser de l'énergie, ce qui n'est pas un luxe étant donné l'augmentation actuelle des prix", explique la fédération. À peine 16% des répondants le font pour diminuer leur impact sur l'environnement. Même si ce facteur est plus important chez les jeunes propriétaires.
En Wallonie, les obligations légales jouent un rôle moindre (8%), qu’en Flandre (20%). À noter que la Flandre va aujourd’hui un cran plus loin que la Wallonie: à partir de 2023, les Flamands devront rénover énergétiquement leur habitation dans les cinq ans après l’achat.
Un manque de moyens
Parmi les obstacles à la rénovation énergétique: le manque de connaissance (22%). "Il est frappant de constater que trois jeunes (candidats) propriétaires sur 10 considèrent le manque de connaissances comme un obstacle à la réalisation de travaux de rénovation énergétique", souligne la fédération.
Mais l’obstacle le plus important (49%) est à nouveau financier. 38% des répondants n’ont pas de ressources suffisantes pour la rénovation.
Si 53% financeraient la rénovation via leurs propres moyens, et 11% via les primes, 30% emprunteraient à la banque pour cela. Une proportion de prêts plus élevée chez les Wallons (33%) que chez les Bruxellois (25%) et les Flamands (28%).
Quant au type de rénovation, à peine 16% des propriétaires belges "prévoient de rénover le plus possible pour que leur logement atteigne les exigences énergétiques fixées pour 2050", explique la Confédération Construction.
Pour 3/4 des répondants, la rénovation énergétique se limite à ce qui peut être rentable dans maximum 10 ans. En outre, plus le propriétaire est âgé, plus l'ambition de rénovation est limitée. Les plus de 50 ans sont deux fois plus nombreux que les moins de 30 ans à ne faire que le strict nécessaire, "juste pour atteindre les exigences actuelles à respecter".