Elio Di Rupo: "Une réforme du SPW m’apparaît nécessaire"

Même si plusieurs de ses représentants entendus en commission assurent au contraire que la transversalité existe, que les départements se parlent et échangent, les députés de la commission d’enquête n’ont pas été convaincus. Elio Di Rupo non plus.

Lors de son audition de ce vendredi, le ministre-président est revenu sur ce sujet à la suite d’une question de la député Sabine Laruelle (MR).

Des silos et des sous-silos au SPW? «Je crains que vous ayez raison»

"Vous ne le dites pas ainsi, mais vous laissez entendre qu'il y a des silos entre les SPW et même des sous-silos au sein d'un même SPW… Je crains que vous ayez raison ", a indiqué Elio Di Rupo qui, à la lumière de la crise, a constaté qu'il y avait "une dispersion de l'autorité".

Le ministre-président évoque là particulièrement le poste de Secrétaire général, actuellement occupé par Sylvie Marique. C’est elle la patronne du SPW. Mais dans l’organisation actuelle, elle n’a en réalité pas d’autorité hiérarchique sur les directeurs généraux des 8 différents départements qui composent l’administration wallonne (SPW mobilité et infrastructures, SPW agriculture et environnement, SPW intérieur et action sociale, SPW logement et énergie, etc.)

"Le fonctionnement du SPW mériterait, je pense, plus de cohérence et de transversalité, surtout en période de crise. Or, l'administration travaille en silos, chaque directeur général avec son ou ses ministres, ce qui ne permet pas d'avoir une vision coordonnée de l'action."

Revoir le fonctionnement hiérarchique de l'administration wallonne? Elio Di Rupo le pense. "Une réforme m'apparaît nécessaire, dit le ministre-président wallon. Le ou la secrétaire général(e) doit avoir pour mission d'aligner tous les SPW derrière une vision commune. À l'instar du rôle d'un secrétaire communal dans une commune."

Dans les recommandations qu'il a formulées ce vendredi, Elio Di Rupo propose donc "d'accorder l'autorité hiérarchique du/de la secrétaire général(e) sur les directeurs généraux dans la mise en œuvre d'objectifs transversaux". Mais également pour toute politique contenue dans la déclaration de politique générale ou décidée par le gouvernement.

"Mais les directeurs généraux conserveraient leur autonomie en ce qui concerne la gestion opérationnelle et quotidienne", précise-t-il

Une telle réforme du SPW serait un vaste chantier. Mais il n’en manquera sans doute pas d’autres lorsque la commission d’enquête aura formulé ses recommandations, à l’issu de ses travaux qui sont prolongés jusqu’au 25 mars.