Effets secondaires après un vaccin anti-Covid: "Des chiffres stables et une mortalité très faible"
Dans un souci de transparence, l’AFMPS publie chaque mois un aperçu cumulatif des effets indésirables liés au vaccin contre le Covid. Sur près de 24 millions de doses administrées en Belgique, on recense seulement 4 décès "probablement" liés au vaccin.
Publié le 28-01-2022 à 18h00
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Alors que 89 % des 18 ans et plus ont déjà reçu deux doses et qu'un peu moins de 6,5 millions d'adultes ont déjà reçu leur "booster", la peur du vaccin reste malgré tout tenace au sein d'une minorité de la population belge.
Dans le but d’accroître la confiance envers les vaccins anti-Covid, l’agence fédérale des médicaments et des produits de santé publie chaque mois un rapport concernant les effets secondaires enregistrés suite à l’administration d’un vaccin. Une transparence "capitale" selon Yves Coppieters puisque le vaccin a, en quelque sorte, été "imposé à la population" dans le cadre du Covid Safe Ticket.
Dans son dernier rapport, publié ce jeudi, l'AFMPS explique que, sur près de 23,8 millions de doses administrées en Belgique depuis le début de la campagne de vaccination, 36.678 rapports d'effets indésirables ont été signalés jusqu'à ce 24 janvier.
La grande majorité des signalements concerne toujours de la fièvre, des douleurs musculaires, des malaises et des réactions au site d’injection, qui disparaissent généralement en quelques jours.
Seuls quatre décès «probablement» liés à AstraZeneca et Janssen
En ce qui concerne les signalements de cas "graves", qui sont au nombre de 12.165, la grande majorité n’a entraîné qu’une incapacité temporaire de travailler ou de quitter le domicile.
Au niveau des décès, les chiffres peuvent surprendre mais il est important de les interpréter correctement. Sur 274 décès notifiés dans les jours suivant une vaccination contre le coronavirus dans notre pays, seuls quatre sont "probablement" liés au vaccin.
Lorsqu’on reçoit une notification de décès après une vaccination, on analyse en profondeur le dossier médical des patients car beaucoup d’éléments peuvent jouer.
Ces quatre décès remontent au début de la campagne de vaccination, le dernier ayant été signalé en juin 2021. Trois d'entre eux sont associés au vaccin AstraZeneca et un au vaccin Janssen. Ils ont été causés par une thrombose, une thrombocytopénie ou le très rare syndrome de fuite capillaire.
"Lorsqu’on reçoit une notification de décès dans les jours qui suivent une vaccination, on analyse en profondeur le dossier médical de ces patients car beaucoup d’éléments peuvent jouer. On reçoit des données de médecins ou d’hôpitaux que l’on contacte ensuite pour en savoir plus sur le dossier. Et suite à cette évaluation globale, on ne recense heureusement que quatre décès", précise la porte-parole de l’AFMPS Ann Eeckhout.
L’AFMPS rappelle également que, pour ces quatre morts post-vaccination, le lien de causalité est considéré comme "probable". "Cela ne signifie pas qu’il est sûr à 100% que le vaccin en soit la seule et unique cause", souligne Ann Eeckhout.
Un système de pharmacovigilance «très performant» mais...
Autant dire que le rapport bénéfice-risque des vaccins Covid-19 reste plus que jamais positif. "Si on regarde le nombre de décès liés au Covid (29.938) et qu’on le compare au nombre de décès liés au vaccin (4) sur la vingtaine de millions de doses administrées, c’est flagrant", ajoute la porte-parole de l’AFMPS.
Je pense que le système de l’AFMPS sous-évalue la réalité des faits. Beaucoup de gens ne font pas la démarche de signaler des effets indésirables graves, car ceux-ci se sont résolus rapidement.
Un constat partagé par Yves Coppieters, qui estime que le système de pharmacovigilance est "très performant" en Europe et en Belgique. "Les chiffres restent stables de mois en mois. On a des effets secondaires qu’on n’a jamais cachés et une mortalité très faible qui n’est pas directement attribuable au vaccin", analyse l’épidémiologiste et professeur de santé publique à l’ULB.
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Yves Coppieters tient toutefois à mettre en lumière les quelques lacunes du système de notifications de l’AFMPS. "Je pense qu‘il sous-évalue la réalité des faits. Beaucoup de gens ne font pas la démarche de signaler des effets indésirables graves, car ceux-ci se sont résolus rapidement. Par ailleurs, j’ai déjà reçu à plusieurs reprises des mails de personnes se plaignant du fait qu’elles ne parvenaient pas à remplir ce formulaire à cause de soucis techniques. Malgré cela, je suis persuadé de la qualité du système et de la fiabilité des vaccins."
Face aux "fakes news" qui polluent le débat, Yves Coppieters estime également que l’AFMPS aurait fort à gagner en communiquant mieux auprès des citoyens, notamment en leur expliquant comment ces données sont récoltées et comment celles-ci sont validées par des experts extérieurs. "Pour rassurer les gens, il est capital que l’agence explique son sytème de validation et justifie qu’elle a bien la vision la plus exhaustive de ce qui se passe en Belgique", conclut l’épidémiologiste.
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