Codeco du 22 décembre 2021: "Un enjeu sanitaire aux mesures, car Omicron inquiète"
Catherine Linard (UNamur) estime qu’il était nécessaire de renforcer les mesures. Elle se montre par contre étonnée de certains choix opérés.
Publié le 23-12-2021 à 06h55
:format(jpg):focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/FBF2LPMV6JGELAWS7A2NVWQAAA.jpg)
Lors du dernier Codeco, les mesures annoncées avaient reçu un accueil particulièrement critique. Géographe de la santé, Catherine Linard avait, à cette occasion, dénoncé l’aspect politique de celles-ci.
À la lecture des nouvelles décisions prises ce mercredi, peut-on cette fois encore parler de mesures plus politiques que sanitaires?
Cette fois, il y a un enjeu sanitaire. Car le variant Omicron inquiète. Mais sur la nature des mesures, c’est un peu surprenant. En particulier pour ce qui concerne le secteur de la culture. La fermeture n’était pas recommandée par les experts du GEMS (NDLR: Steven Van Gucht a précisé sur VTM qu’il s’agissait là en réalité d’un plan B). Et on sait aujourd’hui que ce secteur comporte moins de risques que d’autres.
Justement, d’autres secteurs tels que les commerces ou l’horeca peuvent, eux, continuer d’ouvrir. Comment l’explique-t-on?
C’est sans doute à nouveau un choix politique dicté par des impératifs économiques ou de santé mentale. On se doutait que fermer l’horeca ou rétablir une bulle sociale n’aurait pas été accepté par la population.
Est-ce que, d’un point de vue sanitaire, la fermeture du secteur de la culture a du sens?
Disons que nous possédons en quelque sorte un certain budget d’activités et de contacts. Le but est de trouver un équilibre qui limite ceci. Fermer la culture peut donc avoir un certain sens, mais ce ne sera pas le plus efficace.
Est-ce que cela signifie aussi que le Covid Safe Ticket, qui était devenu nécessaire pour aller au cinéma ou assister à une représentation notamment, est un échec?
Je ne dirais pas que cela ne fonctionne pas. Mais cela n’a pas l’effet espéré. Avec l’efficacité vaccinale qui diminue, il est moins efficace que ce que l’on aurait pu espérer.
Dans un tel contexte, la vaccination reste-t-elle une priorité?
Absolument. Et d’autant plus avec le variant Omicron. On sait que l’efficacité vaccinale tend à diminuer, mais que le booster permet de mieux protéger contre ce variant. La vaccination reste la priorité absolue.
Les mesures arrêtées ce mercredi vont-elles durer au-delà de la rentrée de janvier?
L’éventail des possibles est très large avec ce variant. On pourrait devoir faire face à une catastrophe, comme cela pourrait être moins grave aussi. On peut toutefois s’attendre à ce que ces mesures perdurent un certain temps. il était de notre intérêt de jouer la précaution en attendant d’en savoir plus sur le variant Omicron. On a la chance de pouvoir observer ce qui se passe chez certains de nos voisins, plus fortement touchés par ce variant, et de pouvoir réagir en conséquence.
Dossiers