Militaires belges au Mali: "Cette mission ne sent pas bon"
Plusieurs députés souhaiteraient que la ministre de la Défense explique plus largement les motivations à s’impliquer dans l’opération Takuba au Mali. 255 militaires y seront envoyés dans les prochains mois.
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- Publié le 26-11-2021 à 11h38
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Les militaires belges vont-ils être engagés dans une mission à l'étranger qui mériterait plus de réflexion? C'est le sentiment de plusieurs groupes parlementaires à la Chambre. Guillaume Defossé (Écolo) s'interroge sur l'engagement au sein de la mission Takuba. Dans L'Avenir, la ministre de la Défense relayait l'intention de s'engager dans cette mission sous commandement français. Ce projet figurait dans la note de politique générale que Ludivine Dedonder avait présenté en commission parlementaire.
Takuba: 255 militaires belges l’année prochaine
Cette région d'Afrique est particulièrement sous tension sécuritaire en raison de la prolifération des groutes terroristes djihadistes. "Ce qui est envisagé, c'est, pour la mi 2022, un détachement qui augmente pour atteindre 255 militaires au final et un engagement pour cinq rotations," nous déclarait la ministre. C'est une mission qui s'européanise de plus en plus avec une dizaine de pays et des détachements de plus en plus importants."
Guillaume Defossé souhaiterait un débat plus large sur l'opportunité de cet engagement. " Cette mission ne sent pas bon. Ce n'est pas pour rien que la France se retire de Barkhane (opération lancée en 2014 dans la région du Sahel). C'est une mission dangereuse où la France a déjà perdu une cinquantaine de militaires. Je ne suis pas certain qu'il soit très judicieux que la Belgique s'engage auprès d'une ancienne puissance coloniale dans la région. Il faut un vrai débat car la présence militaire française au Mali est très impopulaire."
«Quels sont les pour et les contre de cette mission?»
La réflexion du député pose aussi une autre question: les militaires belges ne sont-ils destinés qu'aux seules missions hypersécurisées? Doit-on abandonner des zones sous prétexte que le risque est trop important? Ce qui se passe au Sahel ne doit pas être sous-estimé. Tant du point de vue des risques que des conséquences que cela peut avoir sur les mouvements de réfugiés ou sur la menace terroriste. " Je voudrais entendre la ministre m'expliquer quels sont les pour et les contre de cette mission. Il faut une vraie analyse. On est resté pendant 20 ans en Afghanistan et on n'a pas eu d'évaluation."
Le MR et Kattrin Jadin n'en disent pas moins. "Pour moi, il est important d'avoir un débat séparé. Que ce soit dans le cadre de la commission à huis clos sur les missions à l'étranger ou en commission de la Défense. La mission Takuba mérite une réflexion plus large parce que c'est plus compliqué."