Vincent Gilles, président du SLFP Police, furieux sur Annelies Verlinden: "Nous sommes victimes d’un règlement de compte politique"
Ce mardi matin, Vincent Gilles, président du SLFP Police, était l’invité de l’émission "Il Faut Qu’on Parle" sur DH Radio.
Publié le 09-11-2021 à 11h11
Sur les ondes de DH Radio, notre invité est revenu sur la grogne de la police au micro de Maxime Binet. Pour rappel, les polices locales mais aussi fédérales, ont introduit un préavis de grève de front commun du 1er décembre 2021 au 31 janvier 2022. Les 185 zones de police du pays sont donc bel et bien concernées par ce mouvement de grève. En faute, un désaccord entre la police et la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden à propos d’une revalorisation des policiers, qui n’ont pas eu d’augmentation de leur barème depuis 2001.
D’emblée, Vincent Gilles a évoqué les relations qu’il entretenait avec la ministre CD&V et son cabinet. "Elles sont extrêmement mauvaises. Au fil des mois qui viennent de se dérouler, elle a inscrit elle-même les négociations et a offert beaucoup d’espoir. Et depuis février, elle est en train de tuer cet espoir. Dans l’accord de gouvernement, il est inscrit qu’il faut améliorer l’attractivité du métier de policier. Cela passe donc par les barèmes. Actuellement, un policier sortant de l’académie touche 1500-1550 euros net, hors primes. Nous voudrions avoir 1650 euros."
Nous ne comprenons pas que Madame Verlinden soit abandonnée par son parti et se retrouve obligée de nous dire qu’elle n’a pas le moindre euro pour nous.
Pour le Président du SLFP Police, les raisons de ce manque d’augmentation des barèmes policiers ne sont pas essentiellement budgétaires. Il estime que les policiers sont plutôt les "victimes d’un règlement de compte politique". "Nous ne comprenons pas que Madame Verlinden soit abandonnée par son parti et se retrouve obligée de nous dire qu’elle n’a pas le moindre euro pour nous".
Vincent Gilles estime qu’Annelies Verlinden n’est pas assez puissante en tant que ministre de l’Intérieur: "Nous lui avons d’ailleurs dit lors de notre première rencontre qu’elle n’était que ministre de l’Intérieur et pas vice-Première", poursuit-il.
Pour se faire entendre, les policiers comptent bien mener leurs actions de grève à partir du 1er décembre. "Cela pourrait même commencer plus tôt. Il y aura un service minimum qui devra être rempli mais on ne peut pas interdire aux policiers et policières de faire grève", confie encore Vincent Gilles.
Extrême droite dans la police? «Des égarements individuels»
Concernant la représentation de l’extrême droite dans les rangs des policiers, Vincent Gilles estime qu’il n’y a "pas de raison" que la police échappe à ce chancre des extrêmes, mais ne croit pas à la présence de groupuscules extrémistes au sein de la police. "Il y a des égarements individuels, mais ils ont été l’objet d’enquêtes extrêmement minutieuses et de sanctions qui s’imposaient."
Comme tous les invités de l’émission "Il faut qu’on parle", Vincent Gilles a pu octroyer un carton rouge et un carton vert. "Le premier est adressé à Madame Verlinden, de manière indubitable. Le second pour Marc De Mesmaeker, le commissaire général de la police fédérale qui est enfin sorti du bois en mettant les problèmes sur la table", a répondu Vincent Gilles.