"Focus", un outil ingénieux pour aider les enfants à gérer leur stress

"Il s'agit d'un petit boitier qui se présente sous la forme d'un galet. L'enfant peut le prendre en main, et placer son pouce sur un capteur de fréquence cardiaque. Il va alors pouvoir entamer un exercice de relaxation, indique Valérie Dormal, chargée de recherche à l'Institut de recherche en sciences psychologiques de l'UCLouvain. Le dispositif va vibrer, et opérer un changement d'intensité lumineuse." La séance d'exercices consiste alors en une synchronisation de la respiration sur un rythme défini.

Cet outil, destiné aux enfants et ados de 6 à 16 ans, entraîne des effets physiologiques tout à fait bénéfiques: "Les effets se manifestent particulièrement sur le système nerveux autonome. En respirant de cette manière, et ce pendant seulement cinq minutes, le jeune va se sentir plus détendu, plus calme. Ces exercices permettent aussi d'augmenter ses capacités de concentration."

Une nouvelle routine

En toute logique, plus l’enfant réalisera l’exercice, plus son niveau de stress aura tendance à diminuer. Si la fréquence idéale d’utilisation du système est de trois fois par jour, les chercheuses préconisent surtout d'y recourir quand cela s’avère nécessaire.

"On conseille que l'enfant prenne son boitier quand il en ressent le besoin. On peut penser à des situations de stress aigües, avant un examen par exemple, ou après une dispute." Ces exercices de relaxation peuvent également être intégrés sous forme de routine, "le soir avant d'aller dormir notamment, car ce type d'exercice favorise aussi un meilleur endormissement."

Un suivi des parents

Mais quelle différence y a-t-il entre ce dispositif et de simples exercices de respiration classiques? "On peut effectivement travailler la respiration sans avoir besoin d'un boitier. Mais ce n'est pas toujours facile d'avoir le courage de s'y mettre et de s'y tenir dans le temps, glisse Valérie Dormal. Avec " Focus ", l'enfant a un objet concret, un compagnon matériel qui va l'aider à faire ses exercices de manière régulière et pérenne."

Une application mobile a également été développée pour permettre aux parents de suivre l'évolution de leur enfant. Cet univers, ludique et imagé, a aussi pour vocation d'accompagner les plus petits et de les encourager à utiliser le dispositif sur le long terme. "Les études montrent qu'en faisant cinq minutes d'exercices, on a trois voire quatre heures d'effets positifs."

Pas de verbalisation

Le dispositif s’adresse évidemment en priorité aux enfants qui éprouvent des difficultés de gestion des émotions, et dont le stress a des répercussions négatives sur la vie de tous les jours.

Il ne faut cependant pas avoir entamé un suivi psychologique pour utiliser “ Focus ”. Le but est avant tout d’accroître le bien-être des plus jeunes, et de réduire l’anxiété au quotidien.

"Ce qui est compliqué, c’est que, contrairement aux adultes, les enfants ne verbalisent pas clairement leurs sentiments. Le stress se manifeste de différentes façons. Cela s’observe parfois au niveau du comportement: ils sont plus agressifs, facilement irritables. Mais il y a aussi des manifestations physiques comme les maux de tête ou de ventre. Ce sont ces signes-là qui doivent alerter les parents."

Les deux chercheuses planchent sur le projet " Focus " depuis trois ans déjà. Pour l'heure, une campagne de financement participatif est en cours sous forme de préventes. "L'objectif étant de pouvoir financer notre première production, à plus grande échelle", conclut Valérie Dormal.

La campagne de crowdfunding est en cours jusqu’au 15 novembre: https://fr.ulule.com/focus-kids/