Climat: elle portera la voix des jeunes belges à la COP26
Membre du Forum des Jeunes pour le climat, Nadège Carlier représentera les jeunes Belges pendant la quinzaine à Glasgow.
Publié le 29-10-2021 à 16h16
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Nadège Carlier sera les yeux et les oreilles officiels de la jeunesse belge à la COP26. La jeune doctorante en sciences politiques de l’UCLouvain, originaire de Waterloo, est la déléguée ONU pour le Climat du Forum des Jeunes. Membre également de la Coalition Climat, elle aura l’occasion, à Glasgow, de rencontrer les délégations officielles mais aussi les jeunes du monde entier qui veulent que cette COP26 débouche sur des actions concrètes.
Vous en attendez quoi de cette COP26?
La COP ne résoudra pas tous les problèmes, mais il y a beaucoup de questions concrètes et pratiques auxquelles qui restent à trancher car l’accord de Paris (COP21 en 2015) était très général. C’est notamment le cas des marchés carbones pour lesquels on n’a pas encore de réponses précises sur la manière de les mettre en œuvre. C’est le dossier qui avait calé à la COP de Madrid et j’espère que cela pourra être tranché ici.
Mais ce n’est pas le seul qui doit l’être…
Non, il y a aussi la question de l’ambition climatique qui est très touchy. On sait que les ambitions de réductions de CO2 des États sont largement insuffisantes pour respecter l’accord de Paris. On espère donc que ce sera un momentum politique et médiatique pour que les pays s’engagent plus loin. Y compris en Belgique où on attend toujours un accord sur le burden sharing (NDLR: accord entre l’État fédéral et les régions sur le partage des objectifs belges en matière de climat et d’énergie). Les politiques belges l’avaient promis avant la COP mais on ne l’a toujours pas. C’est donc le moment aussi de mettre la pression au niveau belge.
On pointe l’enjeu des marchés carbone comme crucial pour que cette COP soit un succès. C’est aussi votre avis?
Un accord à ce niveau serait effectivement un signal fort. Mais nous, Forum des jeunes et Coalition Climat, on pense qu’il vaut mieux pas d’accord qu’un mauvais accord. Si on n’évite pas des règles qui permettent le greenwashing, les effets pervers sur les terres ou le double comptage, c’est pire que bien pour le climat. Car cela risque de permettre à certains pays qui ne veulent pas être ambitieux de laisser croire qu’ils font des efforts alors que, concrètement, il n’en est rien.
Peu de pays ont rehaussé leurs ambitions climatiques. N’est-ce pas déjà un mauvais signal avant cette COP26?
Ce n’est pas super encourageant en effet. Mais il y a quand même de gros acteurs qui ont fait des avancées. Je pense notamment à l’Europe qui essaie de se positionner et aux États-Unis qui auront des positions nettement plus progressistes que ce qu’on a pu avoir auparavant. Donc je pense que la dynamique sera différente et j’espère que la diplomatie jouera son rôle et que la société civile mettra la pression pour que l’ambition augmente.
Mais, évidemment, je ne m’attends pas non plus à un miracle où tous les États s’engageraient à la neutralité carbone pour 2050. Mais certains pourront quand même changer la donne.