Covid: «Il ne faudrait pas grand-chose pour restabiliser les chiffres»
Pour faire face au rebond épidémique, les gestes barrières sont plus que jamais utiles, selon Christelle Meuris et Catherine Linard.
Publié le 25-10-2021 à 17h32
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La hausse des indicateurs épidémiologiques est revenue au cœur de l’actualité, ces derniers jours. Un comité de concertation se penche sur la situation ce mardi, avec un éventuel renforcement des mesures à la clé. Il ne devrait cependant pas être question d’un reconfinement ni de fermetures de secteurs, comme ce fut le cas lors des précédentes vagues.
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«Il est important de comprendre qu'on n'est plus du tout dans la même situation qu'il y a un an», rappelle Catherine Linard, géographe de la santé à l'UNamur. Le variant Delta, plus contagieux, s'est largement propagé. Mais la campagne de vaccination est passée par là et «offre un filet de protection», assure pour sa part Christelle Meuris, infectiologue au CHU de Liège.
Le virus circule beaucoup, donc, mais ce n'est pas nécessairement un problème en soi. L'enjeu consiste surtout «à protéger les personnes les plus vulnérables, à savoir celles qui ne sont pas vaccinées et celles qui sont vaccinées mais pas suffisamment protégées», comme l'explique Catherine Linard. «Le vaccin est extrêmement efficace contre les formes sévères de la maladie, mais moins sur les transmissions, rappelle Christelle Meuris. Et même quand on parle d'une efficacité de 90%, il reste 10% des gens moins bien protégés. C'est pour cela que la solidarité concerne tout le monde, y compris les personnes vaccinées. On a tous un rôle à jouer.»
Aujourd'hui, il s'agit de réduire les transmissions. «Il ne faudrait probablement pas grand-chose pour restabiliser les chiffres, poursuit Catherine Linard. Nous avons connu une période stable, puis on a sans doute été un peu trop loin dans le relâchement. La courbe des transmissions a augmenté, mais il faut la distinguer de celle des hospitalisations. On s'attend tout de même à un découplage entre ces deux courbes», sachant que la stratégie belge consiste à épargner autant que faire se peut le système hospitalier, sur les rotules et tenu de prendre en charge bien d'autres pathologies. À ce stade, comme l'indiquait ce lundi le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke (Vooruit), une des inquiétudes consiste voir se juxtaposer un rebond épidémique du coronavirus et une épidémie de grippe.
Pour ralentir la dynamique, c’est le fameux taux de reproduction que les autorités cherchent à diminuer. La contagiosité, en d’autres termes. Il correspond à une estimation du nombre de personnes contaminées, en moyenne, par un patient infecté à un moment donné. S’il est supérieur à 1, l’épidémie progresse, s’il est inférieur à 1, elle ralentit. Cet indicateur est reparti à la hausse à la mi-octobre et avoisinait 1,37 en fin de semaine dernière, avec des disparités entre provinces.
Gestes barrières, encore et toujours
Dans l'immédiat, la meilleure façon de contenir ce taux passe en premier lieu par le respect des gestes barrières et des mesures de prévention déjà connues. «Port du masque, distanciation, testing, tracing, sans oublier l'importance du télétravail», énumère Christelle Meuris. La perception du risque a diminué au sein de la population et – au lieu de réinventer la roue – c'est au niveau de ces «fondamentaux» qu'il convient de taper sur le clou. «Par contre, il est important de le faire maintenant et pas dans 15 jours ou 3 semaines», prévient Christelle Meuris.