Zwijndrecht: inquiets, les Wallons?
Et si la pollution au PFOS en Flandre concernait aussi la Wallonie? Soit par exportation des terres, soit par héritage industriel «propre» à notre Région?
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Publié le 18-06-2021 à 06h58
Ce qui se passe en Flandre avec la pollution liée à l’usine 3M de Zwijndrecht ne laisse pas la Région wallonne indifférente. Au cabinet de la ministre de l’Environnement, Céline Tellier (Écolo), et dans son administration, on fouille les banques de données, on trace les terres et on interroge les cheveux des gens.
1.«Assez rassurant»
Première urgence du moment: savoir si des terres polluées à l'acide perfluorooctanesulfonique (le PFOS) n'ont pas été exportées chez nous. Ou ne risquaient pas de l'être. Ce polluant organique persistant, qui fait partie des perturbateurs endocriniens, a été fabriqué à l'usine américaine 3M jusqu'en 2002. La Région s'est tournée vers Walterre, l'organisme chargé notamment du traçage des terres chez nous: origine, destination, qualité. Quand des terres bougent depuis la Flandre vers la Wallonie, Walterre est informé par notification. L'opérateur public a vérifié: «Il n'y a pas eu de mouvement de terres provenant d'un rayon de 30 km autour du site pollué par l'entreprise 3M, confirme le cabinet de la ministre Tellier. C'est plutôt rassurant à ce stade et cela montre aussi l'intérêt de cet outil.»
2.Enquête
Pas d’usine de type 3M en Wallonie? Ou de site pollué par cette substance ou susceptible de l’être? À ce stade, rien d’identifié comme tel. Mais vu l’ex-arsenal industriel wallon, on recherche (et on trouve) surtout des métaux lourds et des hydrocarbures. Le cabinet Tellier a mandaté la Spaque pour mener l’enquête plus finement. Elle est aux premières loges en tant que spécialiste en terres polluées et réhabilitation de friches industrielles,.
3.Vieilles décharges
Le plan de relance prévoit par ailleurs 16 millions pour la réhabilitation d’anciennes décharges. La Spaque a défini certains sites prioritaires: la décharge de Limoy à Namur, le site de Chêne à l’Image à Châtelet, la carrière du Radar à Flobecq, la décharge d’Ormont (ou du Mont d’Or) à Kain/Tournai, la décharge Le Marais à Boussu, la Crayère des Fonds de Morvau à Binche et la décharge de Basse-Wavre à Wavre.
4.Normes
Quel niveau de concentration recherche-t-on? Actuellement, aucune norme, aucune valeur maximale ne vient encadrer le PFOS et les substances assimilées. Dans ce cas, la Région va piocher dans sa boîte à outils: la Banque de données de l'état des Sols. «Si elle renseigne un risque potentiel, alors une étude historique doit être réalisée avec une éventuelle étude de sol», explique-t-on chez Céline Teliler.
5.Cheveux
Une étude de biosurveillance humaine a été lancée il y a 18 mois pour vérifier, dans le sang, l’urine et les cheveux de 900 Wallons, à quelles substances nous sommes exposés. Les perturbateurs endocriniens et les perfluorés n’en font pas partie. Mais l’ISSeP, l’institut public qui mène ce vaste chantier, doit les intégrer à la recherche dans la seconde phase de son biomonitoring.