Les projets supracommunaux couvrent 87% du territoire wallon
La plupart des communes wallonnes veulent collaborer avec leurs voisines pour mener des projets à bien. Le mot d’ordre: la supracommunalité. Le gouvernement wallon vient d’annoncer une liste de projets qui vont recevoir un subside.
Publié le 18-06-2021 à 16h38
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Non, ceci n’est pas une nouvelle fusion des communes. Il convient plutôt de parler de supracommunalité, cette idée selon laquelle, plutôt que d’avoir une vision qui s’arrête aux frontières de leur entité, les autorités locales puissent collaborer sur certains projets à une autre échelle; celle des bassins de vie.
Le gouvernement wallon avant lancé en décembre un appel à projet, invitant les communes à redessiner leurs collaborations. Il s'agit d'initier une phase test de deux ans en octroyant un subside annuel aux projets sélectionnés. Une enveloppe de 1,5 million d'euros avait été prévue. «Face au nombre de demandes, nous y consacrons finalement 2,3 millions d'euros», indique le ministre wallon des Pouvoirs locaux et de la Ville, Christophe Collignon (PS).
87% du territoire
Les projets retenus couvrent 87% du territoire wallon. «Quant aux communes qui ne font pas partie d'un ensemble supraclocal, je vais prendre contact avec elles et je les invite à rejoindre un ensemble ou à proposer un autre regroupement.»
Une bonne partie du Brabant wallon ne figure pas sur la carte, par exemple. «Je dirais que dans cette région, la Province joue déjà ce rôle de maillage supracommunal», interprète le ministre. D'autres ne rentraient pas dans les critères fixés par le gouvernement: un territoire de plus de 50 000 habitants, 5 communes minimum, se donner pour mission d'animer et coordonner un territoire.
Il ne s’agit pas ici de financer des projets précis, mais bien des structures supracommunales (ASBL, conférence des bourgmestres, etc.) qui pourront mener des projets plus définis.
Ces regroupements ne correspondent pas forcément au découpage administratif du territoire, mais plutôt aux réalités locales, à des enjeux communs autour desquels peuvent se retrouver plusieurs entités: mobilité, services, économie circulaire, développement touristique ou développement territorial, etc.
Certaines structures préexistaient à l'appel à projets, par exemple Charleroi Métropole, ou les conférences d'élus des arrondissements de Huy-Waremme, Liège et Verviers. «Le bon exemple, c'est la Wallonie picarde: voilà vraiment un ensemble de communes qui se sont créé une identité régionale», salue Christophe Collignon.
D’autres ont vu le jour récemment, comme Essaimage, dans le sud de l’Entre-Sambre-et-Meuse, ou encore la pépinière de projets en province de Luxembourg, qui réunit 35 communes représentant 183 500 habitants.
Certaines communes figurent même dans deux projets supracommunaux. Par exemple, Charleroi Métropole réunit une trentaine de communes sur l’axe Charleroi-Couvin, à cheval sur les provinces de Namur et de Hainaut. Mais huit communes du sud de la zone se retrouvent aussi dans le projet Essaimage, axé sur le développement de la région de Couvin et des lacs de l’Eau d’Heure.
Carte des projets supracommunaux from lavenir