La Belgique aura été vaccinée avant qu’arrive le CureVac

La Belgique, certes, a commandé 2,9 millions de doses dans le cadre du contrat européen, qui porte, lui, sur 405 millions de doses. «Mais tant qu'il n'a pas été approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA) et qu'on n'a pas de certitudes quant aux livraisons, un vaccin n'est jamais intégré dans la stratégie de vaccination», dit-il. Cela avait déjà été le cas avec l'arrivée, tardive, du vaccin de Johnson&Johnson.

CureVac s’était lancé dans la course au vaccin-Covid dès janvier 2020, en même temps que Pfizer ou Moderna, et en s’appuyant sur la même technologie novatrice de l’ARN messager. Mais le développement tarde et, de son propre aveu, CureVac a été mis en difficulté par l’apparition des variants du Covid. Sur les 124 cas où le coronavirus a été génétiquement séquencé lors des tests, 57% étaient des variants jugés préoccupants par l’OMS. Un seul cas concernait la souche originelle. La firme allemande développe maintenant, en parallèle, avec GSK, un vaccin de deuxième génération prenant en compte les différents variants.

Fin août, ce sera trop tard

Attendu en mai, puis en juin, et maintenant avec un retard de quelques mois, sans doute, le vaccin de CureVac n’est donc pas espéré avant… la fin août. Soit au moment où, selon le calendrier fixé, 80% des 9,6 millions de Belges susceptibles d’être vaccinés auront reçu leurs deux doses, des vaccins concurrents.

«Si le CureVac arrive au mois de septembre, ce sera pour la prochaine campagne. S'il en faut une», admet Christopher Barzal. Mais, de toute façon, la Belgique a largement de quoi faire face puisqu'elle a passé commande de 15 millions de doses de Pfizer/BioNTech, de 7,5 millions d'AstraZeneca, de 5,8 millions de Moderna et de 5 millions du vaccin de Janssen, à dose unique. Soit de quoi vacciner deux fois la population belge. «Mais si on n'avait pas fait ce choix de commander beaucoup, on ne serait nulle part dans la campagne de vaccination du fait des aléas de livraison», souligne Christopher Barzal.

Pour l’heure, la campagne de vaccination se poursuit essentiellement avec le vaccin de Pfizer, qui va livrer plus que son contrat initial (580 320 doses par semaine) pour atteindre près de deux millions de doses en juin, puis encore autant en juillet. Moderna est dans des proportions moindres mais monte en puissance (102 000 doses par semaine à livrer en juillet). 764 800 doses d’AstraZeneca sont attendues d’ici fin juin. Quand au Janssen, il est de toute façon réduit à la portion congrue (36 000 doses) et, bien que les livraisons ont repris après un coup d’arrêt aux États-Unis, on n’a pas de vue au-delà de cette semaine. Au mois de juillet, ce sont essentiellement des deuxièmes doses qui seront administrées avec les autres vaccins.