Pour trois millions d’euros de plus, il faudra être créatif
La Wallonie travaille son rayonnement en aidant des entreprises créatives. Démonstra-tion par la peau de poisson.
Publié le 17-05-2021 à 23h13
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«Franchement, ces 20 000 euros octroyés dans le cadre "Rayonnement Wallonie" (lire ci-contre) sont les bienvenus. C'est une bulle d'air qui devrait me permettre de mener à bien mon projet.» Caroline Caucheteur tanne de la peau de poisson: truite, saumon et bientôt carpe de l'étang de Virelle. Pour en faire des sacs, des bijoux, des accessoires. «Une alternative écoresponsable aux cuirs exotiques et aux cuirs industriels.»
Original mais pas simple. Une matière encore inexplorée où l’on avance par essai-erreur.
Grâce aux coopératives
Cette jeune entrepreneuse a perdu son emploi en 2018. Une «opportunité» qui lui a permis de rebondir et de concrétiser son idée. Pas à pas: lancement dans une coopérative porteuse de projet pendant 6 mois, puis maturation dans une couveuse d’entreprise et éclosion prévue en septembre 2021 pour son entreprise liégeoise baptisée Peaux de pêche.
«Sauf qu'avec la pandémie, tout a pris du retard. Je suis grossiste pour les créateurs et pour eux, c'est très compliqué.» poursuit celle qui est créatrice aussi.
Ce projet «rayonnement Wallonie», elle l’a découvert grâce aux structures dans lesquelles elle évolue.
«Je travaille beaucoup dans la recherche et le développement, c’est chronophage. Et puis, j’ai dû mettre les bouchées doubles pour boucler mon dossier. Là aussi, j’ai pu bénéficier de l’aide des coopératives. Parce que c’est du costaud quand même avec plan financier, etc.»
«Il faudrait 6 mois de plus»
Elle pouvait rentrer un projet jusqu'à 40 000 euros mais elle s'est limitée à 20 000€. «Là, j'y ai inclus la sous-traitance à un atelier de couture, le tannage par une entreprise de travail adapté, la refonte de la communication par des graphistes et un salaire pour faire la jonction. En fait, avec cette crise qui a tout retardé, il me faudrait 6 mois de plus.»
Elle ne perd pas son optimisme pour autant, elle qui a eu l'idée en regardant l'émission télé Des Racines et des Ailes: «J'ai vu deux émissions. Après la première, j'ai contacté la tanneuse mais le courant n'est pas passé. Et puis, il y en a eu une deuxième, et là, la tanneuse était très sympa. J'étais chez elle dans les jours qui suivaient.» L'aventure était lancée.
Elle aboutira grâce à la ténacité de l'intéressée, de son encadrement professionnel mais aussi de cette aide ponctuelle de la Wallonie. Mais cette aide au rayonnement a-t-elle un prix en retour? «On me demande bien entendu de préciser que mon projet a été subsidié par la Wallonie et puis en mars 2022, je devrai justifier mes dépenses avec un dossier de factures.»