VIDÉO | Toujours plus de radars en Wallonie: voici les 8 types de flashs qui vous guettent
La surveillance discrète des caméras s’épanouit le long des routes. De plus en plus difficile d’échapper aux radars.
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- Publié le 27-04-2021 à 05h00
L’automobiliste sous l’œil des radars
Deux fois moins de retraits de permis (179 plutôt que 331) mais toujours autant de contraventions (3,8% des contrôlés) qu’en octobre dernier: les résultats du 14 marathon de la vitesse l’ont confirmé: le Belge garde le pied lourd, en dépit de la multiplication des radars.
Qu’à cela ne tienne, les contrôles vont continuer à s’accentuer. En Wallonie, on a mis les bouchées doubles pour résorber le retard sur la Flandre: 167 radars ont été mis en chantier en 2020, qui s’ajoutent aux 59 installés l’année précédente, et aux 236 existants en 2018 (voir carte ci-dessous).

Il est prévu d’en rajouter une centaine en 2021 et le mouvement pourrait se poursuivre à ce rythme jusqu’en fin de législature. Au point que l’automobiliste a le sentiment d’être placé sous surveillance constante, dès lors qu’aux radars s’ajoutent les caméras de gestion du trafic installées sur le réseau Sofico. Pas toujours simple de voir la différence.
En vogue: les radars tronçons, qui utilisent des caméras de lecture des plaques d'immatriculations (ANPR) et s'ajoutent de plus en plus aux radars «ponctuels» classiques, même si ceux-ci, toujours plus sophistiqués, démontrent une certaine efficacité. «Avec un maillage de plus en plus dense, il y aura une diminution de la vitesse», estime la ministre de la Sécurité routière, Valérie De Bue. Le but déclaré est, à terme, d'enfin «induire un changement de comportement des automobilistes».
Les gros excès disparaissent
«On n'a pas encore d'indications significatives qui pourraient prouver ce changement de comportement, reconnaît Didier Antoine, expert mobilité au cabinet de la ministre. Mais on voit bien que là où il y a un radar, comme dans la côte de Tilf, les gens lèvent le pied, ce qui est le but.» Sur la N5 à Louvain-la-Neuve, où vient d'être installé un radar tronçon, «tous les grands excès de vitesse ont quasi disparu», affirme-t-il.
Avantage du radar tronçon: «Ils sont plus efficaces. Les gens ne réaccélèrent pas après le radar. Ils ont tendance à conserver leur vitesse de croisière.» Le coût, que ce soit pour un radar de feux, fixe ou tronçon, est sensiblement identique: autour de 100 000€ pièce, en fonction des travaux nécessaire au raccordement.
Depuis la sixième réforme de l'État, c'est la Région wallonne, compétente notamment pour les infractions de vitesse hors autoroutes, qui finance l'installation et l'entretien des radars fixes. Le choix des emplacements se fait en concertation avec les zones de police. «On tient compte des plaintes des riverains, des demandes des bourgmestres et aussi des parquets, dont certains voient les tribunaux déborder. On essaie d'être équitables, d'avoir une cohérence sur tout le territoire. Et il faut rester raisonnables.»
Une zone de police avait ainsi demandé l'installation de… 38 radars. La constatation des infractions, centralisée au Centre régional de traitement de Daussoulx, est, elle, du ressort de la police fédérale, comme les contrôles de vitesse sur autoroute. «Le traitement administratif des petites infractions sera prochainement automatisé et libérera les services de la justice de ce suivi, leur permettant de se concentrer sur les récidivistes et les infractions graves. Ça permettra de lutter contre le sentiment d'impunité», ajoute le cabinet.
Coût: 32 millions
La manne récoltée via les PV d’excès de vitesse hors autoroutes, revient, in fine, dans les caisses de la Région wallonne. Chaque année, 44 millions viennent ainsi combler la réduction de la dotation régionale, en contrepartie des nouvelles compétence reçues. Pour la période 2015-2020, après déduction, les recettes nettes d’amendes radars se sont ainsi élevées à 26,4 millions. De quoi payer, en partie, l’installation des nouveaux radars (coût: 32 millions) et financer la politique future du Fonds de sécurité routière.
Mais l'intention n'est pas de faire rentrer toujours plus d'argent dans les caisses. «Le but n'est pas de piéger l'automobiliste. Tous les radars placés par la région (tous des dispositifs permanents) sont signalés.» C'est loin d'être le cas en Flandre. «Et on ne voit pas non plus d'un mauvais œil que ces radars soient annoncés par des systèmes avertisseurs, comme Coyote», ajoute Didier Antoine.
Savez-vous les reconnaître?
1.Fixes

Au rancart les radars-photos à l’ancienne, remplacés par des boîtiers accueillant les mêmes NK7 utilisés en «mobile» par la police, couplant une caméra digitale couleur à un radar multifaisceau capable de détecter différentes infractions en simultané sur plusieurs bandes. Ils flashent dans les deux sens et leur fonctionnement sera de plus en plus automatisé. Désormais gérés par la Région walonne, ils continuent à se multiplier: 163 nouveaux radars fixes ont été installés en 2020. Les boîtiers fixes implantés le long des autoroutes restent, eux, de la compétence de la police fédérale.
2.Mobiles

Si la Région wallonne finance, installe et entretient les radars fixes (en dehors des autoroutes), les polices, fédérale ou locales, continuent à effectuer des contrôles de vitesse au moyen de radars mobiles sophistiqués, qui peuvent être montés sur un trépied ou cachés dans une poubelle. Ces actions plus «répressives» sont complémentaires aux contrôles de vitesse des radars fixes, annoncés dans une visée plutôt «préventive». «Les rôles sont clairs», affirme le cabinet de la ministre De Bue. Les amendes des PV hors autoroute reviennent néanmoins à la Région.
3.Tronçons

Jugés plus «efficaces» que les radars «ponctuels» – parce qu’ils imposent une vitesse limitée sur une plus longue distance –, ces radars identifient le véhicule à l’entrée du tronçon et calculent la vitesse moyenne à la sortie de la zone. On évite ainsi l’habituel coup de frein à l’approche du radar, puis la réaccélération juste après. 26 nouveaux tronçons ont ainsi été mis en chantier en 2020, dont l’installation s’achève cette année, principalement sur des grands axes mais parfois aussi, comme à la citadelle de Namur, sur des portions où certains jouent les «Fangio».
4.Plaques

La police fédérale a déployé sur tout le pays un réseau de caméras ANPR destiné à la lutte contre le terrorisme ou les différents trafics. Ces caméras, qui identifient les plaques, commencent aussi à servir de radars tronçons pour lutter contre la vitesse. Deux longs tronçons qui se suivent sur l’E42 ont été mis en service en mars, entre Fleurus et l’ère de Spy, puis jusqu’à Daussoulx. Ce sera aussi le cas dans l’autre sens, mais les tronçons sous surveillance des caméras ANPR fédérales vont rapidement se multiplier. La police reste bien plus évasive que la Région sur ses intentions.
5.Feux

Le coup de fouet régional de 2020 s'est caractérisé par la programmation de 11 nouveaux radars installés aux feux de signalisation des carrefours réputés accidentogènes, qui s'ajoutent à la dizaine déjà existants. Ces dispositifs détectent le franchissement d'un feu rouge, mais constatent également les excès de vitesse. «Les radars aux feux, on va encore en installer une dizaine cette année, mais on n'en fera pas une généralité à tous les carrefours de Wallonie. Cela restera limité à ceux qui sont particulièrement dangereux», explique le cabinet de Valérie De Bue.
6.Comptage

Confondues avec des radars, les caméras de surveillance ou ANPR installées par la Sofico ont parfois été vandalisées par des automobilistes hargneux. Pour l’instant (et hormis la liaison de Cointe), elles ne servent pourtant qu’au comptage des véhicules (la Sofico est financée par la Région à la mesure de cette «shadow tax») et à la gestion intelligente du trafic. Des ANPR équipent aussi 6 portiques de pesage dynamique (en roulant) des camions, ainsi que 4 sites de bande de covoiturage où 4 caméras comptent le nombre de passagers dans les véhicules.
7.Trafic

Dans le cadre de Trademex, 100 caméras ANPR servent au comptage des véhicules sur les autoroutes et nationales du réseau Sofico. Quasi toutes installées, elles se doublent d’une caméra qui offre une vue globale, d’un détecteur OBU pour la redevance poids lourds et d’un radar qui calcule la vitesse mais ne sert jamais à verbaliser. Les infos sont collectées par le centre Perex. Elles s’ajoutent aux 402 caméras de surveillance du trafic sur le même réseau structurant, dont 140 peuvent détecter automatiquement les accidents. 60 s’ajouteront fin 2021, hors tunnels.
8.Taxes

Autres caméras qui ne servent pas à «flasher» les automobilistes trop pressés, celles installées depuis 2016 par Viapass pour imputer la taxe kilométrique aux poids lourds. La Wallonie compte 16 de ces portiques mais des contrôles «volants» surveillent aussi le réseau. Ils détectent les boîtiers OBU dont doivent être munis les plus de 3,5 tonnes, pour la facturation des tronçons payants. Ils sont aussi équipés de caméras ANPR pour identifier les éventuels contrevenants. Régulièrement, des volontés s’expriment pour étendre à tous cette taxe kilométrique.