Un an de crise: ils racontent | Le coup de pouce de Nathalie aux célibataires confinés
L’agence de rencontres de Nathalie Teston a connu son succès l’an dernier. Le confinement a poussé les célibataires à recourir à des alternatives pour trouver l’âme sœur.
Publié le 26-03-2021 à 06h00
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Cupidon a bien eu du mal à décocher ses flèches l’an dernier. Les mesures sanitaires ont mené la vie dure aux célibataires du royaume.
Si certains se sont alors tournés vers les sites de rencontre, avec plus ou moins de succès, d’autres ont préféré pousser la porte d’une agence «matrimoniale» ou de rencontres.
Nathalie Teston, 50 ans, a lancé son agence Easys il y a quatre ans. L’an dernier, la mère de famille a dû engager une 3e personne pour faire face au boom des inscriptions qui ont doublé, voire triplé.
L’agence compte aujourd’hui plus de 2000 célibataires candidats prêts à trouver l’amour.
«Je n'aurais jamais imaginé une telle croissance tout simplement parce que je pensais que les gens allaient se replier sur eux-mêmes durant ce confinement, dit Nathalie Teston. Au contraire. Les gens ont entrepris une introspection, avaient plus de temps pour penser à ce qui est essentiel à leur vie. Et visiblement, ils ont eu envie de partage et de rencontre. Il y a eu une soif de vivre, malgré tous ces interdits.»
À cela s’ajoutent des interactions sociales devenues presque impossibles. Qu’elles soient spontanées, dans une soirée, ou organisées, lors d’un rendez-vous au restaurant.
Rendez-vous au musée
«Les premières semaines furent calmes pour l'agence. Les gens venaient de prendre une douche froide, se souvient Nathalie. Mais plus on avançait dans le confinement, plus les gens prenaient contact. Entre les deux confinements, nous avons eu énormément de rendez-vous.»
Si Easys s'adresse à tous, la crise a amené son lot de jeunes de 25-30 ans. «Ils venaient en nous disant qu'ils n'avaient plus que les supermarchés pour rencontrer des gens et qu'ils avaient dépensé pas mal d'énergie sur les sites de rencontre.»
Si les candidats aimeraient que l’horeca rouvre, lieu de convivialité par excellence, ils s’adaptent, note celle qui a étudié la gestion à Liège et suivi des cours de psychologie.
L’amour finit toujours par triompher, même si on veut lui imposer des interdits
«En temps normal, les prétendants se rencontraient dans un lieu neutre, un restaurant ou un bar. Mais le Covid les a poussés à se montrer créatifs», assure Nathalie qui n'a pas hésité à donner un coup de main afin de trouver la bonne idée pour un premier rendez-vous. S'ils aiment tous les deux l'art, je leur propose une rencontre au musée par exemple. Mais cela peut être aussi un café à emporter, ou une balade dans un parc,…»
Et d'ajouter: «il y a eu l'an dernier plus d'unions lors de la première rencontre. Au plus on a de membres, au plus il y a du potentiel. Cette croissance des inscriptions, c'est tout bénéfice pour les adhérents.» Pour l'éternelle optimiste, «l'amour finit toujours par triompher, même si on veut lui imposer des interdits».
Et si Nathalie ignore le temps que durera cet engouement, ses journées sont actuellement bien chargées.
La directrice de l’agence s’est d’ailleurs promis de lever un peu le pied, de penser à elle et qui sait, peut-être de trouver l’amour elle aussi. Divorcée, la maman de deux enfants est aujourd’hui célibataire. Ne dit-on pas que les cordonniers sont les plus mal chaussés?