Un «Max» pour chaque enfant
Comme chaque adulte doit avoir un Bob quand il sort, chaque enfant devrait pouvoir choisir un Max à qui parler de ses problèmes.
Publié le 26-02-2021 à 12h11
:focal(545x371.5:555x361.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/AH2HR4G6YFGL7C7KEPKNCJQAD4.jpg)
Pour Child Focus, la Fondation pour enfants disparus et sexuellement exploités, l’impact de la crise et du confinement s’est fait ressentir l’an dernier.
Si les rapts parentaux ont diminué en raison des frontières fermées (155 dossiers en 2020, -28% par rapport à 2019), tout comme les cas de fugues (740 dossiers, -9%), les cas d'exploitation sexuelle de mineurs ont par contre explosé (304 dossiers, +62%). «Les adultes et les enfants ont passé beaucoup plus de temps en ligne, et on sait que des adultes malveillants profitent de cela pour approcher les enfants», indique Heidi De Pauw, CEO de Child Focus.
Personne à qui se confier
Tous ces dossiers avaient cependant un point commun: le jeune n'avait personne à qui se confier. «Ils sont confrontés à des problèmes, souvent relationnels, dans le monde réel ou sur les réseaux et ne parlent pas assez de leurs angoisses. Ils demandent rarement de l'aide. Ils restent seuls face à leur détresse, ce qui engendre souvent d'autres soucis ou les amplifie», note Child Focus.

Face à ce constat, l’organisation a décidé de lancer un projet de prévention universelle et de créer le concept «Max», la personne de confiance pour chaque enfant.
Le frère de Bob
Max, c’est un peu le petit frère de Bob. À l’image de Bob qui n’a pas de visage, de couleur ou de religion… À l’image de Bob qui peut être chaque soir une personne différente, une personne de confiance qui faire rentrer tout le monde en sécurité. Max est une personne, propre à chaque enfant, qui sera là pour écouter ses problèmes, discuter, le mener vers des solutions, sans jugements.
«Max, c'est un peu un cocon, une personne avec qui l'enfant se sent bien, se sent en sécurité», explique Nadège Bastiaenen, coordinatrice Prevention & Development chez Child Focus.
Max peut être tout le monde. «Ce qui est important, c'est que ce soit l'enfant qui le choisisse, et pas l'inverse. C'est un adulte, une personne qu'il connaît bien. Cela peut être ses parents mais aussi un moniteur de sport, un enseignant, une baby-sitter, un éducateur, etc.»
L’enfant peut évidemment changer de Max, en fonction des étapes de sa vie, ou même en avoir plusieurs.
«L'important, c'est que ce soit quelqu'un de la vraie vie et pas une personne rencontrée sur internet. Une relation de confiance doit se créer entre Max et l'enfant, ajoute Nadège Bastiaenen. Le but est de briser l'étau de solitude qui se resserre autour du jeune. Les jeunes doivent comprendre qu'il est "normal" de demander de l'aide si ça ne va pas. Il faut casser les tabous.»
125 000 enfants par an
L'ambition de Child Focus est d'atteindre 125 000 enfants par an. Le groupe cible? Les 10-12 ans. «C'est un âge charnière, entre l'enfance et l'adolescence. Et juste avant l'adolescence où les problèmes surviennent. On voudrait que chaque ado soit relié à un Max», note Nadège Bastiaenen.