Ecetia, une intercommunale se spécialise dans la reconversion des églises
Ce n’est pas la première reconversion d’une église, ici, l’intercommunale Ecetia veut systématiser l’approche pour aider les communes.
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- Publié le 05-02-2021 à 17h22
Ce n’est pas une reconversion, mais plutôt une diversification. L’intercommunale liégeoise Ecetia se lance dans la réaffectation des églises.
Selon le dernier rapport annuel de l’Église catholique de Belgique, on en compte 2 550 du côté francophone. Mais toutes ne sont pas assidûment fréquentées. Certaines sont fermées et souffrent d’un manque sérieux d’entretien. C’est qu’elles sont à charge des communes, soit parce que celles-ci en sont propriétaire, soit parce qu’elles doivent renflouer les fabriques d’église qui le sont.
«L’église, c’est le nez au milieu du village»
Bertrand Demonceau, directeur d'Ecetia, explique: «Notre intercommunale accompagne les pouvoirs locaux dans le développement d'infrastructures neuves. Mais ici, nous nous sommes rendu compte qu'il y avait une demande du côté des Villes et Communes a propos de ce patrimoine qui est de moins en moins utilisé, qui au fil du temps s'abîme, se dégrade. Qu'en sera-t-il dans 10 ou 20 ans. Abattre est-ce une solution? Une église, c'est le nez au milieu du village. C'est un patrimoine symbolique, identitaire.»
C'est ainsi que l'intercommunale se lance dans ce nouveau créneau: «On propose une voie moyenne, on conserve l'enveloppe extérieure et on réfléchit à la réaffectation intérieure. On pratique un examen de la faisabilité technique, les possibilités de rénovation et les coûts. Ensuite, on pratique une étude de marché. En fonction du volume et de la situation, que peut-on y réaliser? Des bureaux, du logement, une bibliothèque… Tout dépend aussi de ce que la commune attend.»
Le directeur précise: «Ici, on est animé par la volonté de conserver l'édifice, il y a donc un coût de rénovation. Comment va-t-on l'absorber? En partie par des subsides? Comme on préserve l'enveloppe extérieure, on pourrait solliciter du côté du patrimoine. Si on fait du logement, on peut espérer des subsides de ce côté-là.»
Vers du logement
Ou avec des deniers privés. «On peut travailler aussi avec un promoteur privé qui prend l'initiative. Tout est envisageable comme un mixte public-privé.»
Comment voit-il ces réaffectations: «Il y a une demande de logements. Dans le milieu rural, je pense que c'est vers cela qu'on s'oriente où l'on peut tabler sur la centralité de l'édifice. En milieu urbain, on peut concevoir un mélange de bureaux et de logements.»
Tout en n’oubliant pas, parfois, de conserver un lieu de culte (lire ci-contre).