Le Belge francophone s’interroge sur le sens de la vie
Le magazine «L’appel» a réalisé un sondage sur le rapport des Belges francophones aux questions de spiritualité.
Publié le 02-02-2021 à 07h00
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Notre monde ne laisse que peu de place à la spiritualité, serait-on tenté de croire. Mais ce n'est pas ce que traduit un sondage réalisé auprès des Belges de Wallonie et de Bruxelles, à l'initiative du mensuel L'appel, «le magazine chrétien de l'actu qui fait sens». Il a été conçu avec l'appui d'Olivier Servais et Justine Vleminckx, anthropologues à l'UCLouvain, et effectué auprès d'un échantillon représentatif de 650 Belges francophones (marge d'erreur: +/– 4%) de mai à juillet 2019. Cela semble dater quelque peu, «mais ce type de données évolue peu, à l'inverse par exemple d'un baromètre politique », assure Olivier Servais. La crise sanitaire pourrait faire évoluer les tendances, «mais il est trop tôt pour tirer des conclusions».
Le sens de la vie
Trois quarts (74,1%) des Belges francophones attribuent une place importante aux questionnements sur le sens de la vie. Une place «plutôt importante» pour 39,3% et «tout à fait importante» pour 34,8%. Ces questionnements occupent une place importante dans toutes les tranches d’âge, depuis les 16-25 ans jusqu’au plus de 65 ans, tant chez les femmes que chez les hommes, avec des réponses identiques chez les personnes au niveau d’enseignement du plus bas au plus élevé.
Quelles questions?
Lorsqu'on leur demande quelles sont les questions existentielles qu'ils se posent le plus (voir infographie ci-dessous), les répondants placent la vie après la mort et des questions sur leur nature intérieure en tête. Des questions très personnelles du type «Qui suis-je? Où vais-je?»,qui obtiennent des résultats très proches de questionnements liés à autrui: la place et le devenir des humains. La question de l'existence de dieu (x), par contre, est moins souvent citée, la dimension spirituelle n'étant pas nécessairement liée à celle de la religion.

Quand se les pose-t-on?
Les événements de la vie qui poussent les Belges francophones à se poser des questions sur le sens impliquent le plus souvent des proches: le décès d’un proche (61%) arrive largement en tête, devant la maladie ou l’accident d’un proche (49%), un drame qui frappe l’ensemble de la société (35%) et la naissance de ses enfants (34%).
Avec qui en parle-t-on?
À la question de savoir avec qui ils discutent des questions de sens, les répondants citent la famille puis les ami(e)s, bien plus qu'à un dieu ou à un conseiller spirituel (imam, curé, rabbin, etc.). «Dans les plus jeunes générations, les amis ont tendance à dépasser la famille institutionnelle», ces proches qu'on n'a pas forcément choisis, indique Olivier Servais, selon qui 27% des familles correspondent encore au modèle de la «famille classique».