Insurrection à Washington: la classe politique belge déplore la mise en danger de la démocratie
La classe politique belge a déploré mercredi soir, via Twitter, que la situation ait dégénéré dans la capitale des États-Unis, Washington, alors que le Congrès américain a suspendu en urgence mercredi une session destinée à certifier la victoire de Joe Biden à la présidentielle après l’irruption de manifestants pro-Trump dans le Capitole. Nombreux pointent les risques pour la démocratie posés par le populisme.
Publié le 06-01-2021 à 23h19 - Mis à jour le 07-01-2021 à 07h57
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Le Premier ministre belge Alexander De Croo (Open-Vld) se dit choqué et incrédule face aux événements en cours au Capitole, «symbole de la démocratie américaine». «Nous sommes convaincus que les institutions fortes des États-Unis surmonteront ce moment difficile», ajoute-t-il, assurant son «soutien total» au président élu démocrate Joe Biden.
La cheffe de la diplomatie belge, Sophie Wilmès (MR), affirme aussi «suivre de près» l’évolution de la situation dans la capitale américaine, constatant des images «choquantes, notamment parce qu’elles nuisent à nos idéaux démocratiques». La ministre des Affaires étrangères souligne «l’ampleur de la tâche du président élu Biden, qui sera d’unifier la société américaine autour d’un projet commun».
Le vice-Premier ministre Georges Gilkinet (Ecolo) évoque lui des «images affligeantes et inquiétantes». «Ce qui arrive quand un Chef d’Etat conteste le résultat d’une élection. Notre démocratie mérite décidément notre attention et notre engagement constants», ajoute M. Gilkinet.
Du côté des entités fédérées, le président du gouvernement wallon, Elio Di Rupo (PS), appelle à ne jamais oublier «que la démocratie et les libertés conquises restent fragiles. Le processus et les institutions démocratiques doivent, en toutes circonstances, être respectées».
Le ministre-président flamand Jan Jambon (N-VA) a fait part de son étonnement face à ce qui se déroule à Washington, «indigne» d’une démocratie. «J’espère que la paix reviendra bientôt aux États-Unis», peut-on lire sur Twitter.
«Ces scènes sont très graves. Elles montrent combien la démocratie a été fragilisée par Trump», déplore Paul Magnette, le président du PS. «Voilà où mènent le populisme et la banalisation de l’extrême-droite. C’est une attaque contre la démocratie», poursuit-il, faisant part de «tout (son) soutien aux défenseurs de la démocratie aux USA».
Le président du MR, Georges-Louis Bouchez, déplore «un précédent d’une extrême gravité qui malheureusement est un symptôme violent des maladies populistes de notre démocratie». Il ajoute que «le danger ne se résume pas à Donald Trump et est bien plus profond». «Démocrates, levons-nous!», exhorte-t-il.
La cheffe de groupe cdH, Catherine Fonck, juge que ces scènes «très graves» à Washington «montrent combien la démocratie a été fragilisée par Trump». «Voilà où mènent le populisme et la banalisation de l’extrême-droite. C’est une attaque contre la démocratie», regrette encore la chrétienne-démocrate qui fait part de «tout notre soutien aux défenseurs de la démocratie aux USA».
Pour Egbert Lachaert, président de Open Vld, «des périodes sombres ne sont pas loin si l’on laisse les propos incendiaires de certains hommes politiques se poursuivre sans contradiction».
L’insurrection à Washington est ce qui arrive «quand on se polarise pendant des années», déclare le président du sp.a, Conner Rousseau. «Cela arrive quand on sème la haine et la division pendant des années. Cela se produit lorsque vous normalisez l’extrême droite pendant des années». Pour la présidente de Groen Meyrem Almaci, c’est «le résultat de quatre années de sédition et de polarisation ininterrompues».
Le président de la N-Va Bart De Wever , de son côté, s’abstient de tout commentaire. Le président de la N-VA a seulement partagé une vidéo de la prestation de serment de Ronald Reagan et de l’hommage très respectueux que ce dernier rendait alors à son prédécesseur Jimmy Carter. Une situation à des années-lumière des scènes observées ce mercredi à Washington.