Pénurie de profs: mauvais bulletin de la Belgique
Retard numérique, redoublement, pénurie de profs, l’OCDE dresse un bilan mitigé de notre système éducatif.
Publié le 30-09-2020 à 06h00
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L’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), qui évalue tous les trois ans les systèmes éducatifs, vient de dévoiler une nouvelle étude. C’est toujours un moment attendu dans le monde scolaire car les aptitudes de quelque 600 000 élèves de 15 ans, issus de 79 pays dans le monde sont évaluées.
Ce dernier rapport, qui complète l’étude évaluant les connaissances, a été réalisé sur base des derniers tests 2018 du programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA).
Il s’intéressait, ici, aux politiques et aux pratiques scolaires. Un sujet qui tombe à pic à l’heure du coronavirus qui a obligé les écoles à revoir leurs méthodes.
Et sans surprise, il a révélé de vastes disparités entre les pays en termes d’accès aux technologies à l’école et de compétences des enseignants.
Alors bien évidemment si comparaison n’est pas raison, de nombreux facteurs jouent sur la réussite scolaire, et ce rapport a l’intérêt de mettre en lumière les points sur lesquels il faudrait progresser. Alors que faut-il retenir pour la Belgique?
École numérique
Chez nous, le constat est sans appel pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle accuse un retard très important en matière d’enseignement et de numérique par rapport aux autres pays.
Pour tirer ces conclusions, l’OCDE a sondé les directeurs d’établissements sur leur sentiment par rapport au niveau des équipements dont ils disposent. Ainsi, en 2018, à peine un tiers des directeurs d’école en FWB, jugeait suffisant le nombre d’appareils connectés à internet dans leur école. De plus, seuls quatre directeurs sur dix estimaient disposer d’une bande passante suffisante pour leurs besoins pédagogiques.
Autre problème pointé par les directeurs: la formation des enseignants. Un tiers seulement d’entre eux disposaient des compétences techniques et pédagogiques nécessaires pour intégrer les outils numériques dans leurs enseignements.
Redoublement
Autre point noir du rapport: le redoublement. Selon l’enquête, trois jeunes sur dix (30,8%) ont déjà redoublé durant leur cursus en Belgique. Ce chiffre est trois fois supérieur à la moyenne des pays de l’OCDE (11,4%). La Belgique se trouve sur ce podium peu glorieux au côté du Grand-Duché de Luxembourg et de la Colombie. L’OCDE alerte sur les conséquences sociales du redoublement.
Pénurie d’enseignants
La pénurie d’enseignants est également inquiétante. Notre pays obtient des scores inférieurs à la moyenne de l’OCDE, qui est de 27,1%. L’étude montre que près de la moitié des directeurs d’école (43,5%) en Belgique faisait état en 2018 d’un déficit d’enseignants dans leur établissement. Ce chiffre témoigne d’une dégradation rapide de la situation chez nous puisqu’il n’était que de 33,9% en 2015.
Apprentissage d’une langue étrangère
Mais le rapport ne fait pas que distribuer des mauvaises notes à la Belgique. Ainsi notre pays est leader dans l’apprentissage d’une langue étrangère. En moyenne, les Belges de 15 ans reçoivent un enseignement de 4,7 heures par semaine dans une autre langue, alors que la moyenne de l’OCDE est de 3,6 heures.
Soulignons également que l’OCDE pointe le bon score de la Belgique en ce qui concerne la participation à l’école maternelle.