Où l’on reparle de la réforme des APE: pas touche aux 65 000 emplois
La réforme des aides à l’emploi, c’est pour 2022. Les 65 000 emplois seront maintenus, promet l’actuelle ministre de l’Emploi. Le gouvernement wallon vient d’approuver l’avant-projet de décret.
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Publié le 03-09-2020 à 18h18
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On l’a peut-être oublié. Au printemps 2019, tentée par les Listes Destexhe, la députée wallonne Patricia Potigny faisait faux bond au MR, son parti. Ce transfert sonnait le glas de la fragile majorité MR-cdH, en équilibre sur une seule voix. La réforme APE (aides à l’emploi) du ministre MR Pierre-Yves Jeholet allait donc rester lettre morte. Ce qui n’était pas pour attrister la FGTB et une partie du secteur, virulents pourfendeurs du projet. Le PS, alors dans l’opposition, ne cachait pas sa joie non plus.
La majorité actuelle (PS, MR et Écolo) revient sur ce dossier emblématique, avec sa propre réforme, comme prévu par la feuille de route du gouvernement wallon. Elle devrait voir le jour en 2022. Quelles différences?
On garde les anciens jobs, on en crée de nouveaux
Les données constantes: une enveloppe wallonne d’un peu plus d’un milliard€ par an, 65 000 emplois concernés (44 500 équivalents temps plein) pour 4 000 employeurs, essentiellement dans le non marchand, le secteur public et les pouvoirs locaux. Soins à domicile, crèches, secteur culturel, sportif, etc.
«Les 65 000 emplois seront préservés et pérennisés ainsi que les moyens alloués», présente la ministre wallonne de l'Emploi Christie Morreale (PS). Elle évoque même la possibilité de créer de nouveaux postes.
Les Provinces et la Fédération Wallonie-Bruxelles allaient devoir rayer les APE de leur carte. Ce n’est plus à l’ordre du jour
Pierre-Yves Jeholet voulait maintenir non pas les emplois mais le volume de l’emploi dans une enveloppe fermée. Les Provinces et la Fédération Wallonie-Bruxelles allaient devoir rayer les APE de leur carte. Ce n’est plus à l’ordre du jour.
Faire simple
Autre différence: le dossier reste intégralement du ressort de la ministre de l'Emploi. Des secteurs d'activité seront néanmoins définis et des interventions APE pourront leur être consacrées par appels à projets, pour coller aux besoins du terrain. «Mais les montants ne serviront qu'à l'emploi », précise-t-elle. La précédente réforme devait au contraire responsabiliser chaque ministre face aux points APE, sans obligation de réserver les montants à de l'emploi.
Le système ne sera plus basé sur des «points APE» par travailleur
Par contre, l’objectif est le même: rendre plus efficace et plus transparent un système qui devait bel et bien être réformé.
Le cadastre devra être actualisé chaque année, les enveloppes budgétaires devront être limpides alors que le mécanisme est aujourd'hui assez flou, le processus administratif de subvention sera fortement simplifié pour que ni les travailleurs ni les employeurs ne perdent trop de temps avec la paperasse, le système ne sera plus basé sur des «points APE» par travailleur (on passe à une subvention annuelle unique libérée en 4 tranches), on vise une indexation « prévisible et maîtrisable» et les différentes aides existantes sont fusionnées.
La concertation sociale va pouvoir commencer.