INFOGRAPHIES | Coronavirus: comment l’e-commerce belge profite de la crise
Parce qu’elle continue de séduire clients et commerçants, la vente en ligne confirme le boom observé durant le confinement.
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Publié le 21-08-2020 à 08h00
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«Bénéfices doublés», «commandes records» ou encore «prévisions annuelles en hausse»… Les communiqués officiels des géants de l’e-commerce (Amazon, Alibaba, Zalando…) ne laissent planer aucun doute: la crise sanitaire a boosté les ventes en ligne. Et ce, y compris en Belgique.
Confinés pendant de longues semaines, les Belges ont ainsi été plus nombreux (7,5 millions) à se tourner vers les webshops dès les premiers jours du lockdown.
D’après l’enquête de BeCommerce, une ASBL qui rassemble les entreprises actives dans le commerce électronique belge, 117 000 clients se seraient même lancés pour la première fois dans des achats en ligne au cours du premier trimestre de l’année.
«C’est un fait: la crise du coronavirus a convaincu un nouveau public de faire également une partie de ses achats sur internet, résume Greet Dekocker, directrice de SafeShops, une des principales associations belges de commerce en ligne. C’est quasiment du jamais vu ce qui se passe actuellement chez nous.»
Déjà en forte hausse depuis plusieurs années, les chiffres du secteur pour 2020 s’annoncent historiques. Pour preuve, quatre ans seulement après avoir effectué un peu plus de 43 millions de transactions en ligne en 2016, les Belges en avaient déjà réalisé 28 millions à la fin du mois de mars. Énorme.
De plus en plus de boutiques en ligne
Et bien qu’il soit peut-être un moins dépensier au fil des ans – le total des dépenses en ligne a diminué de 8% à 2,7 milliards d’euros, selon BeCommerce – l’e-shopper belge séduit de plus en plus. À commencer par les commerçants que le confinement a mis totalement à l’arrêt.
«Depuis mars, de nombreuses entreprises ont lancé leur site internet pour continuer à faire tourner leur boutique, assure Greet Dekocker, de SafeShops. D’après nos estimations, entre 6 000 et 7 000 nouveaux webshops verront le jour en 2020, contre 5 000 en 2019.»
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En plein boom avec l’arrivée récente de noms plus ou moins connus comme PointCarré ou HandyMade, l’e-commerce noir-jaune-rouge pourrait donc compter près de 35 000 membres d’ici 2021. Autant de marques qui ne profiteront pourtant pas toutes de l’actuelle crise sanitaire.
«Certains services s’en sortent mieux que d’autres depuis la mi-mars, poursuit Greet Dekocker. Contrairement aux agences de voyages et à l’événementiel qui ont été touchés de plein fouet par la crise sanitaire et qui ne parviennent pas encore à rassurer les internautes, le secteur pharmaceutique et les sites de vente en ligne voient leur chiffre d’affaires augmenter.» Avec, dans certains cas, une hausse qui avoisine les 100% depuis le début de l’année.
Et après?
S’il est difficile de prédire la façon dont va évoluer le marché en ligne belge dans les prochains mois, nombreux sont les acteurs économiques qui y voient l’opportunité de sortir de la crise. « Si les commerçants ont découvert une formule avec des résultats à la clé, je crois qu’ils seront tentés de la développer et de la pérenniser», estimait d’ailleurs la directrice du service d’études de l’Union des classes moyennes, Clarisse Ramakers, au mois de mai.
«En fait, tout dépendra de l’investissement des uns et des autres, nuance Greet Dekocker. Très souvent, vendre un bon produit ne suffit pas à convaincre les internautes. Il faut donner de son temps et de son énergie pour proposer un site attrayant, bien pensé, qui donne envie de s’y balader…» Et d’acheter.
Car l’e-commerce n’est pas la panacée. S’il permet à quelques centaines de webshops de se tailler une belle part du gâteau (87% des 8,191 milliards d’euros amassés en 2019, soit 7,126 milliards d’euros), le secteur reste sans pitié pour ceux qui n’investissent pas assez. En 2018, 60% des webshops qui ont stoppé leur activité ont compté moins de 12 transactions sur l’année écoulée.