Air Belgium suspend ses vols vers les Antilles et recourt aussi au chômage économique
Air Belgium a suspendu ses vols au départ de Charleroi vers les Antilles françaises depuis ce dimanche, indique la compagnie aérienne belge lundi. Elle a en effet terminé ses opérations de rapatriement anticipé des plus de 600 voyageurs se trouvant en Martinique et en Guadeloupe et qui avaient réservé des vols jusque fin avril. Touchée comme tout le secteur par la crise du coronavirus, l’entreprise a fait appel au chômage économique pour l’essentiel de son personnel.
Publié le 23-03-2020 à 13h09
:focal(368.5x254:378.5x244)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PXWGZQC3PZDAVENTQZXWJ32NPQ.jpg)
En raison des nombreuses restrictions de vol ou de survol à travers l’Europe, Air Belgium a été contrainte d’arrêter provisoirement ses liaisons vers les Caraïbes. La France a ainsi interdit les vols d’agrément, ne permettant plus que des vols de rapatriement vers l’Outre-Mer ou la Métropole, tandis que l’aéroport de Charleroi fermera ses portes mercredi matin et jusqu’au 5 avril.
«Tout se passait bien pour Air Belgium. Si ça ne tenait qu’à nous, nous continuerions à voler», confie son patron Niky Terzakis. Mais, dans ces conditions, cela n’était plus possible. Il espère pouvoir reprendre les liaisons vers les Antilles «le plus vite possible».
Dans l’intervalle, la compagnie basée à Mont-Saint-Guibert (Brabant wallon), qui emploie un peu plus de 350 personnes, a fait appel au chômage économique pour l’essentiel de son personnel et activé «les mesures de survie nécessaires». De ce lundi au 6 avril, l’entreprise ne gardera actifs que le «strict minimum» de travailleurs, par exemple dans le call-center pour pouvoir répondre aux questions des voyageurs ou pour le personnel navigant volontaire pour effectuer des vols de rapatriement, à la demande des Affaires étrangères belges mais aussi d’autres pays.
Les requêtes en ce sens sont nombreuses, à entendre l’administrateur délégué. Air Belgium a ainsi rapatrié samedi des voyageurs depuis l’Argentine vers la Belgique avec plusieurs Français à bord. Deux avions de la flotte ont d’ailleurs été basés à Brussels Airport dans cette perspective.
«Sans doute en gardant pour cela un ou deux avions actifs. Après, nous ne sommes pas sûrs de les poursuivre», reconnait Niky Terzakis. Jusqu’au 29 avril, ce seront alors l’ensemble des collaborateurs d’Air Belgium qui seront placés sous ce régime de chômage économique. «On y recourt pour passer la crise. Il n’y a par contre aucun plan de licenciement prévu», insiste-t-il. Sur le site internet de l’entreprise, il est possible de réserver des vols vers les Caraïbes à partir du 2 mai.
Outre ses liaisons régulières, Air Belgium opère normalement des vols pour d’autres compagnies aériennes vers des destinations aux États-Unis et au Canada. Ces activités sont à l’arrêt depuis une dizaine de jours.
Au regard des difficultés actuelles, la compagnie va demander une aide d’État «de plusieurs millions d’euros» au gouvernement. La compagnie s’étonne par contre de ne pas avoir été associée à la rencontre entre plusieurs entreprises du secteur, dont Brussels Airport, Brussels Airlines et TUIfly, et le gouvernement la semaine dernière.
«On ne survivra pas sans cette aide», prévient son patron, qui veut toutefois rester optimiste et salue un personnel «extraordinaire». Il pointe aussi l’agilité de son entreprise, liée à sa relative petite taille et à un nombre de destinations limité.
«La situation est dramatique pour tout le secteur», résume l’administrateur délégué. «Aujourd’hui, nous nous concentrons sur notre survie avant toute chose», répond-il, interrogé sur le lancement de nouvelles lignes au départ de Charleroi. «Cela a bien entendu été mis entre parenthèses. Et l’on sait que la reprise de la demande de voyages sera lente. On va d’abord panser ses plaies avant de penser à l’après.»